Des sources proches de l’Élysée ont fait part du déplacement de l’envoyé spécial de Macron en Arabie saoudite pour rencontrer les princes arrêtés dans la purge « anticorruption » lancée par le prince héritier Mohammad ben Salmane.
Selon les sources, l’insistance de certains détenus pour un procès équitable et une audience publique et leur refus de tout compromis avec le jeune prince, a mis ce dernier dans un vrai embarras.
L’envoyé spécial de Macron et l’ambassadeur de la France à Riyad ont rencontré la semaine dernière des personnalités saoudiennes arrêtées, dans leur prison dorée, à l'hôtel Ritz-Carlton.
Parmi les personnes arrêtées figure le flamboyant prince saoudien de mère libanaise, le milliardaire Al-Walid ben Talal et Khaled al-Tuwaijri, la personnalité non-princière la plus haut placée dans le pays, ex-chef de la cour royale d'Arabie sous le règne du roi Abdallah.
La délégation diplomatique française avait pour objectif de rencontrer séparément tous les princes et personnalités arrêtés mais ben Salmane a préféré organiser une rencontre conjointe entre ces derniers avec la présence officielle des autorités du pays.
La partie française n’a pas réussi à rencontrer séparément le prince Miteb ben Abdallah, 65 ans, ex-ministre de la garde nationale, récemment relâché à l’issue d’un compromis d'un milliard de dollars et le célèbre prince milliardaire Al-Walid ben Talal, toujours en captivité.
Le prince héritier qui a pris des risques inconsidérés dans le dossier de la purge, se trouverait donc dans l’impasse politique. Il ne veut ni participer dans les audiences publiques visant les princes, ni relâcher les personnes interpellées au nom de la corruption sans confisquer une partie de leurs biens, car une telle libération signifierait l’acquittement.