Un appel du président français Emmanuel Macron au démantèlement des Unités de mobilisation populaire irakiennes, les Hachd al-Chaabi, a provoqué la colère de personnalités irakiennes qui ont dénoncé une "ingérence" française dans les affaires de leur pays.
Le Premier ministre irakien, Haïder al-Abadi a désavoué le président français en soutenant les Hachd al-Chaabi qui ont joué un rôle crucial dans les combats contre les terroristes en Irak.
Selon le vice-président du Parlement irakien, la nation irakienne attendait de la communauté internationale et notamment de la France qu’elle salue les combattants qui ont donné leur vie pour leur pays et pour le monde entier. Sans les Hachd, Daech serait arrivé au cœur-même de Paris.
Lors d'une conférence de presse conjointe samedi 2 décembre à l’Élysée avec Netchirvan Barzani, le Premier ministre du Kurdistan irakien, le président français Emmanuel Macron a demandé à Bagdad que toutes les forces de mobilisation populaire liées au gouvernement irakien y compris les Hachd al-Chaabi soient dissoutes.
En 2014, face à l’offensive du groupe terroriste Daech qui allait s'emparer de la capitale, le gouvernement irakien a réussi à inverser la tendance à l'aide des forces de mobilisation populaire qui ont repris une à une les localités occupées par les terroristes.
Le Parlement irakien a reconnu les Hachd en novembre 2016 comme une "institution de l'État" et décidé leur intégration "au sein des forces régulières". La décision du Parlement irakien s'est ainsi inscrite dans le sens des intérêts nationaux de l'Irak. Et les Hachd al-Chaabi constituent une «armée populaire » qui a servi la cause nationale irakienne, contre les terroristes et contre la possibilité d’une partition du territoire.
Bagdad attend surtout des autres pays qu’ils respectent la souveraineté irakienne et la libre appréciation des dirigeants irakiens sur la question de la gestion des affaires internes de l’Irak.