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« L’Arabie s’est soumise au plan des Émirats » (Rai al-Youm)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un homme circule à moto dans une rue de Sanaa, après les récents affrontements, le 6 décembre 2017. ©Reuters

Abdel Bari Atwan, renommé expert politique arabe et rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, a pointé du doigt la coalition saoudienne comme étant responsable du meurtre d’Ali Abdallah Saleh.

« Ce qui nous laisse pointer du doigt l’Arabie saoudite comme étant responsable du meurtre de l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, ce sont les tentatives de Riyad de semer la discorde et la tension à Sanaa. L’intensification des raids aériens sur Sanaa et d’autres villes du Yémen par l’Arabie saoudite est aussi une tentative désespérée des responsables saoudiens destinée à camoufler leur incapacité à avoir pu protéger la vie d’Abdallah Saleh », a déclaré Abdel Bari Atwan, ce mercredi 6 décembre, lors d’une allocution télévisée à l’antenne de la chaîne d’information al-Mayadeen.

Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm. (Photo d'archives) 

« C’est la coalition saoudienne qui est à blâmer pour le meurtre de Saleh car c’est elle qui a entravé l’alliance entre Ansarallah et Ali Abdallah Saleh. Ansarallah a aussitôt eu vent d’un complot à travers lequel l’Arabie voulait concrétiser l’objectif qu’elle n’avait pas pu atteindre avec trois années de bombardement. Lorsque les Saoudiens se sont vus incapables de conquérir la capitale, ils ont eu recours au plan B, déjà appliqué par les Émirats arabes unis. Ce plan B consistait à semer la zizanie entre Ali Abdallah Saleh et son allié Abdel Malek al-Houthi. Pour l’Arabie saoudite, Ali Abdallah Saleh fut un traitre qui avait organisé un coup d’état anti-saoudien.

 

Quand l’Arabie saoudite n’a pas réussi à gagner le conflit via le militarisme et s’est vue sous une pression accrue de l’Union européenne qui avait décidé de ne plus lui fournir d’armes ; elle s’est alors soumise au plan des Émirats arabes unis. Ce alors même que l’ONU avait commencé à dénoncer la campagne militaire de Riyad, ayant abouti à la propagation du choléra et de la famine au Yémen. C’est à ce moment-là que l’Arabie s’est rendue compte que tout jouait contre elle et qu’elle se trouvait au seuil d’un échec cuisant. Elle s’est donc lancée dans un scénario dont les préparatifs avaient déjà été faits par les Émiratis : le scénario de la discorde et de la sédition qui a soudainement poussé Ali Abdallah Saleh à rompre définitivement son alliance et ses liens déjà tendus avec Ansarallah."

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SOURCE: FRENCH PRESS TV