Paniquée par toutes ces révélations qui tirent au clair les relations secrètes de Riyad avec Tel-Aviv, l’Arabie saoudite tente désespérément de se racheter auprès de l’opinion arabe, encore une fois en s’en prenant à l’axe de la Résistance.
À la tribune de la 3e édition de la Conférence internationale de Rome (Dialogues méditerranéens), le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Joubeir a repris son antienne « confessionaliste » pour accuser l’Iran de « ne pas reconnaître les frontières » et de vouloir faire siens tous les chiites ! Incapable de voir plus loin que le bout de son nez, Riyad accuse l’Iran du mal dont est accusée l’Arabie saoudite par ses propres alliés à savoir renier à ces derniers « le droit à la souveraineté » et penser le monde « suivant une logique de maître à esclave ».
Plus loin dans son discours, le Saoudien est revenu sur l’une des plus cuisantes défaites diplomatiques de Riyad à savoir la prise d’otage du Premier ministre d’un pays souverain, le Liban, prise d’otage tournée au fiasco, à la faveur des initiatives du président, du gouvernement et du Hezbollah libanais. Al-Joubeir a accusé l’Iran d’« avoir ravi le Liban ». Mais puisque la défaite diplomatique saoudienne au Liban a eu lieu sur fond d’une autre défaite encore plus grande à savoir la défaite militaire du Yémen, le ministre saoudien des Affaires étrangères n’a pas pu s’empêcher d’y faire allusion.
Il a accusé l’Iran d’avoir joué un rôle néfaste au Yémen en fournissant « des missiles aux Houthis ». Victimes d’un blocus total qui entre dans sa quatrième année, le Yémen est coupé du monde et la résistance de sa population à l’agression saoudienne est mise sur le compte de prétendus missiles envoyés par l’Iran, alors que l’armée yéménite possède elle-même des réserves balistiques datant d’avant la révolution de 2011, et maîtrise lui-même, la technologie de fabriquer des missiles à courte et moyenne portée.
Pour de nombreux analystes l’attitude saoudienne constitue une fuite en avant alors l’opinion musulmane est divisée entre la stupéfaction et la colère après des informations faisant état des liens directs entre Riyad et Tel-Aviv, confirmés par ailleurs par les Israéliens.
Une récente preuve de plus de l’alliance secrète entre Israël et l’Arabie saoudite : ces derniers ont coparrainé une résolution anti-syrienne aux Nations unies. Israël s’est rangé, le mardi 14 novembre, aux côtés de l’Arabie saoudite et de 108 autres pays pour élaborer et présenter une résolution contre le gouvernement syrien. Fait qualifié par les médias israéliens même d’une « alliance secrète entre Riyad et Tel-Aviv ».
Selon le site d’information libanais Al-Ahed, « à son retour de Riyad, le président du Congrès juif américain Jack Rosen a publié sur sa page officielle Tweeter, que l’Arabie saoudite donnait des signes constructifs pour s’approcher d’Israël dans un point de vue commercial ».