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Netanyahu menace Assad. Moscou restera indifférent ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président Bachar al-Assad accueilli à Sotchi par Vladimir Poutine et les commandants de l'armée russe, le 20 novembre 2017. ©AFP

Russia Today se réfère à un récent reportage de Times of Israël qui fait état d’un message « secret » de Netanyahu envoyé par une « tierce partie » à Assad : le Premier ministre israélien, adepte de la surenchère, aurait menacé dans ce message la Syrie de « frappes aériennes d’envergure », si Assad « autorisait l’Iran à avoir une ou des base(s) militaire(s) en Syrie ».

C’est sur fond d’une nouvelle campagne de « victimisation », dont seul le régime israélien en a le secret, que ce dernier tente de se rattraper en Syrie où sa stratégie de création et de soutien du terrorisme takfiriste avait lamentablement échoué. Au moment où l’État syrien pense à « récupérer jusqu’à la dernière parcelle du sol syrien », un événement très particulier s’est passé à Sotchi, événement qui fait poser d’emblée la question suivante ? 

Si le régime israélien mettait à exécution une telle menace, la Russie va-t-elle réagir ?

À Sotchi, le président russe s’est réuni avec son homologue iranien et turc, juste après avoir reçu son homologue syrien dans le cadre d’une rencontre qualifiée de très importante. Les experts qui ont suivi de près cette rencontre font allusion aux informations reprises par la presse turque selon lesquelles le président Assad se serait rendu à Sotchi à bord d’un avion militaire qu’escortaient les chasseurs russes. L’avion présidentiel est retourné en Syrie avec la même escorte.

Mais il existe d’autres détails intéressants : les caméras du monde entier ont pu voir le président russe avoir réuni « ses généraux » au grand complet, lors de sa rencontre avec Assad. À vrai dire, Poutine aurait pu se contenter de la seule présence du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Mais il a insisté pour que soit présents à Sotchi et à cette rencontre, les commandants de toutes les unités de l’armée russe, ainsi que nous l’apprend le site Al Ahed, proche du Hezbollah.  

« Les commandants des unités balistiques, de parachutage, de l’armée de l’air, de l’armée de terre voire même le chef du renseignement de l’armée russe participaient à cette réunion, ajoute Al Ahed qui y voit « un signe de respect » manifesté par Poutine à son homologue syrien. Mais au-delà de l’aspect symbolique de ce geste, certains analystes croient y déceler un défi à l’encontre des ennemis d’Assad. Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a annoncé à la presse la teneur des débats qui ont émaillé cette rencontre : elle tournait autour de l’avenir de la Syrie et sa souveraineté. C’est d’ailleurs à la sortie de cette rencontre que le président Poutine a réitéré au téléphone à son homologue américain que « la Russie reste attachée à la souveraineté et à l’intégralité de l’État syrien », façon de rappeler à Trump que le projet de démembrement de la Syrie devrait sortir de son ordre du jour.

Peskov affirme aussi que la rencontre a servi d’occasion pour mettre l’accent sur le droit des Syriens seuls à réélire ou à écarter du pouvoir Assad. Al Ahed ajoute : « Or, ce genre de pourparlers aurait très bien pu se dérouler dans un cadre plus diplomatique. À quoi bon faire intervenir tous les commandants de l’armée russe ? »

La Russie de Poutine n’est-elle pas en train d’envoyer un message au voisin israélien de la Syrie à travers ce geste ? La réponse reste ouverte.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV