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Liban : échec et mat pour l’Arabie saoudite

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre libanais Saad Hariri devant ses supporters à Beyrouth, le 22 novembre. ©AFP

« Le retour de Saad Hariri et sa décision de suspendre sa démission font écho à l’échec des projets de Riyad au Liban. Maintenant, l’Arabie Saoudite n’est plus à même d’imposer ses velléités aux Libanais », a déclaré l’analyste libanais Amin Hatit.

L’expert des questions politiques et stratégiques du Liban, dans un entretien donné à Tasnim News, estime :

« Le projet de Riyad pour le Liban a échoué. Il contenait les 4 phases suivantes : pousser le Premier ministre libanais Saad Hariri à démissionner, semer une nouvelle discorde parmi les Libanais, baliser le terrain à un nouveau face-à-face entre Israël et le Hezbollah et former enfin un gouvernement pro-saoudien dans lequel le Hezbollah n’aurait plus eu de siège. Cependant, ses tentatives ont toutes été étouffées dans l’œuf, puisque nous avons réussi de conforter notre unité nationale et cela est le garant de la souveraineté et de l’indépendance du pays. »

Le Premier ministre libanais Saad Hariri, reçu le 7 novembre 2017 à Riyad par le prince
Mohammed ben Zayed Al Nahyan. ©Reuters

Pour ce qui concerne la prise en otage à Riyad de Saad Hariri, l’analyste libanais a expliqué : 

« En réaction à cette mesure du régime saoudien, Beyrouth a décidé de se référer au Conseil de sécurité de l’ONU. Cela a aussi neutralisé le complot des Saoudiens, si bien qu’ils se sont vus contraints de donner l’aval au retour du Premier ministre, sous peine d’être encore plus décrédibilisés sur la scène internationale. »

Dans une autre partie de ses propos, Amin Hatit a souligné :

« Ce qui s’est passé, c’était un échec cuisant pour les Saoudiens et une grande victoire pour l’axe de la Résistance. À mon sens, l’affaire Hariri a été menée à bien et toute nouvelle tentative de la part des auteurs de la récente crise ne vise pour eux qu’à sauver la face. Qui plus est, le gouvernement de Hariri restera au pouvoir jusqu’aux prochaines élections qui se dérouleront dans 5 mois. »

L’expert libanais a estimé impossible de prévoir quels seraient les prochains agissements du régime des Saoud, en ajoutant :

« Le problème principal, c’est qu’il n’y a pas un gouvernement clairvoyant dans le royaume saoudien qui agisse dans le cadre de règles, de stratégies bien élaborées et de principes stratégiques. Pour cette raison, nous ne pouvons pas du tout deviner les agissements suivants des autorités saoudiennes. Il est possible de prévoir les démarches suivantes d’un homme logique, mais personne ne peut deviner les approches des dirigeants fous de l’Arabie saoudite. »

Pour l’analyste libanais, « si le peuple saoudien et celui d’autres pays de la région endurent aujourd’hui d’innombrables souffrances, c’est que l’Arabie saoudite ne suit aucune stratégie précise et logique dans la région ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV