A en croire Raï al-Youm, les récentes arrestations des princes et ministres, actuels ou anciens, en Arabie saoudite, auraient été menées par des forces spéciales étrangères. Le journal estime que la purge sans précédent menée au sein du royaume wahhabite au nom de "la lutte contre la corruption" n'augure rien de bon pour le prince héritier qui y fait passer surtout "ses opposants politiques".
"Il est fort possible que les princes et les autorités interpellés soient jugés début 2018, une fois que le roi Salmane aura abdiqué au profit de son fils", dit le journal qui souligne la présence d'intellectuels, d'hommes d'affaires et de hauts responsables parmi les détenus depuis dix jours, sans qu'ils soient officiellement inculpés.
"On leur refuse pour le moment le droit à avoir un avocat mais tout porte à croire qu'ils seront jugés soit par le procureur général soit par un juge d'investigation" dans un pays privé du droit juridique dans le sens classique du terme et où toute punition est décidée selon la "loi wahhabite", ajoute le journal.
Il revient ensuite au modus operandi des forces qui ont procédé à l'arrestation des princes et des responsables haut placés: "D'après les informations dont nous disposons, ce serait une force spéciale étrangère qui aurait procédé à des arrestations et d'ailleurs aucune autorité saoudienne n'a démenti cette information."
Toujours d'après le journal, ben Salmane qui refuse d'autoriser la visite des détenus par leurs proches, estime que la justice est bien appliqué dans leur cas car "ils sont en garde à vue non pas dans des prisons publiques mais bien dans des hôtels à cinq étoiles". Raï al-Youm évoque le désespoir des familles des "victimes de la purge" qui refusent d'aborder le cas de leurs proches emprisonnés avec le roi Salmane car "ils savent que lui, n'est pour rien dans cette histoire" et que "c'est ben Salmane qui est à l'origine de cette purge".
Mais que veut faire le prince héritier avec ses cousins "mal aimés" ? Selon Raï al-Youm, ben Salman pourrait "relâcher les prisonniers sous condition" en attendant que son intronisation ait lieu. Une fois intronisé, ben Salmane n'hésiterait pas à les assigner à résidence: "C'est la combine à l'aide de laquelle Ben Salmane compte faire taire définitivement ses opposants."