Le président égyptien al-Sissi vient de dire un "non" retentissant à Riyad, cette fois au sujet d'une éventuelle guerre que l'Arabie de Ben Salmane déclenchera contre le Hezbollah : "La région ne peut supporter une crise de plus et davantage d'instabilité", affirme Abdel Fattah al-Sissi qui écarte d'emblée "toute possible guerre contre le Hezbollah".
"Le sujet n'est pas de prendre ou non des mesures, le sujet est la fragile stabilité de la région à la lumière des troubles que subit la région", a dit Abdel Fattah al-Sissi au cours d'un entretien à la chaîne américaine CNBC qui l'interrogeait sur les mesures à prendre contre le Hezbollah.
"La région ne peut pas supporter davantage d'agitation", a estimé le chef de l'État égyptien. Abdel Fattah al-Sissi a déclaré dimanche au président du Parlement libanais que l'Égypte était opposée à toute ingérence dans les affaires intérieures libanaises. Pour de nombreux analystes, le refus du Caire de déployer son armée aux côtés des forces saoudiennes est en grande partie à l'origine de la colossale défaite stratégique de Riyad au Yémen. Le président égyptien a, à plusieurs reprises, affirmé ne pas permettre à son armée d'être déployée hors des frontières nationales.
Les positions indépendantes du Caire lui ont valu d'ailleurs les agissements des groupes terroristes liés à Riyad et à Israël dans la région stratégique du Sinaï. Al-Sissi a évoqué au cours de cet entretien "la situation chaotique en Irak, en Syrie, en Libye et en Somalie" qui pousse plutôt à opter pour la paix que pour la guerre.