Le prince Mansour Bin Muqrin et quelques hauts responsables saoudiens ont été tués, dimanche 5 novembre, dans un crash d’hélicoptère proche de la frontière yéménite, au lendemain des arrestations de onze princes, dont le milliardaire al-Walid Ben Talal et aussi des dizaines d'anciens ministres, sous l’ordre du prince héritier Ben Salman et pour le prétexte d’une purge géante anti-corruption.
Des médias saoudiens ont annoncé que le crash a eu lieu dimanche proche d’Assir, au sud-ouest de l’Arabie saoudite. La cause du crash n’a pas encore été révélée.
Cet hélicoptère portait à son bord des responsables de haut rang saoudiens, dont le prince Mansour Bin Muqrin, vice-gouverneur d’Assir et le conseiller de l’ex-prince héritier saoudien, Mohammad Bin Nayef mais aussi le chef de la police et le directeur général du secteur agricole du gouvernorat d’Assir.
Après cet accident aérien, toutes les frontières aériennes et terrestres du pays ont été fermées.
Ce qui mérite réflexion, c’est que cet événement est survenu en pleines arrestations d’envergure au sein de la famille régnante et riche en Arabie Saoudite. La fortune de certains princes arrêtés est vertigineuse. La fortune de l’homme le plus riche du monde arabe, al-Walid Ben Talal s’estime par exemple à plus de 17 milliards de dollars.
Les vastes arrestations dans le royaume ont été décidées juste au moment où les caisses de l’État sont vides, mais que les frais de la guerre saoudienne au Yémen sont faramineux. C’est la théorie dont a, à son égard, traité le leader du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, en réaction à la démission surprise de l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri. Selon Nasrallah, « la démission de Saad Hariri aurait émané d’une lutte de pouvoir en Arabie saoudite », d’autant plus que le prince héritier saoudien avait besoin d’un sujet tumultueux pour duper l’opinion mondiale sur ce qui arrive dans le royaume.
Sans oublier bien entendu le rôle de l’administration Trump dans l’affaire qui tente de pêcher dans ces eaux troubles. Bien conscient du fait que les réformes sans précédent du jeune prince héritier saoudien à tous les niveaux vont dans la même longueur d’onde que les siennes, Trump profite maintenant de l’occasion pour mettre encore plus de pression sur la famille royale dans l’intérêt de Washington. Et cette fois-ci, l’administration américaine tente de pousser Riyad à introduire son géant pétrolier Aramco à la Bourse de New York. La privatisation partielle du pétrole jusqu’en 2018 fait partie des soi-disant réformes du prince héritier saoudien.