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Débat : Madrid cherche à reprendre en main la Catalogne

Catalogne : «Je ne me sens plus espagnole»

La région est plus que jamais divisée, trois jours après la proclamation d’indépendance votée par le Parlement catalan, suivie de la mise sous tutelle de la région par Madrid, marquant une rupture sans précédent en 40 ans de démocratie.

Témoignage de la profonde division de la société catalane : le défilé de dimanche à Barcelone a répondu au rassemblement de dizaines de milliers de personnes, vendredi soir, qui ont fêté la naissance de la « République » catalane dans le vieux quartier gothique avec des feux d’artifice.
« La Catalogne, c’est nous tous ! ». C’est sur ce même slogan que les organisateurs de ce nouveau rassemblement avaient déjà réussi à mobiliser plusieurs centaines de milliers de personnes contre la sécession, le 8 octobre. 

Madrid cherche au plus vite à reprendre en main la Catalogne, dont la déclaration d’indépendance n’a obtenu aucune reconnaissance internationale.
Une des premières décisions de Madrid a ainsi été de remplacer l’emblématique chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero, jugé trop proche des indépendantistes.
Le gouvernement espagnol avait reçu l’autorisation du Sénat vendredi de mettre en œuvre l’article 155 de la Constitution, jamais utilisé, pour prendre les rênes de la région et y « restaurer l’ordre constitutionnel », alors que déjà plus de 1 600 entreprises ont entrepris de déménager leur siège social par crainte de l’instabilité.

Le gouvernement espagnol a donc tranché face au défi inédit posé par cette région où vivent 16% des Espagnols : à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, le Premier ministre Mariano Rajoy a annoncé une batterie de mesures drastiques dont la destitution du président séparatiste catalan Carles Puigdemont, de son cabinet et du directeur de la police de Catalogne.
Évoquant une "indépendance déchirante, triste et angoissante", M. Rajoy a aussi annoncé la dissolution immédiate du parlement catalan, en vue de la tenue d'élections le 21 décembre.
"Le gouvernement a adopté ces mesures pour éviter la prise en otage inadmissible d'une majorité des Catalans et le vol d'une partie du territoire au reste des Espagnols", a-t-il expliqué.
Au vu des rebondissements de ces dernières semaines en Espagne, on ne peut qu'imaginer que les jours à venir seront tout aussi surprenants. Mais Madrid et Barcelone ont chacune un scénario qu'elles entendent bien suivre à la lettre, malgré de nombreux obstacles: d'un côté, la Catalogne est complètement isolée sur le plan international et hors de tout cadre juridique; de l'autre, Madrid va devoir gérer une région très autonome où une partie de la population est prête à désobéir.

Pierre Dortiguier, politologue, Habib Tawa, analyste politique, Luc Michel, géopolitologue analysent le sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV