Le journal libanais Al-Binaa revient dans l’un de ses récents articles sur le voyage du chef d’état-major iranien, le général Baqeri, en Syrie, « voyage inédit depuis le début de la guerre en 2011 en Syrie » : « Pour la première fois depuis le début de la guerre, un commandant iranien est arrivé à Damas juste au moment stratégique où la Syrie s’apprête à fêter la victoire. Le voyage est lourd de sens. »
Au contraire de ce que certains analystes ont laissé croire, ce n’est pas en réponse aux frappes israéliennes menées depuis le ciel libanais contre les positions de l’armée syrienne que le général de brigade Baqeri s’est rendu en Syrie.
Les Iraniens voient plus loin : son voyage avait été planifié bien avant et au terme de moult réunions organisées entre les généraux iraniens et syriens qui se battent les uns aux côtés des autres contre le plan de démembrement du Moyen-Orient concocté par les États-Unis et Israël.
Mais ce n’est pas tout : que le général Baqeri arrive à Damas en tenue militaire ne peut qu’avoir plusieurs sens. Le haut gradé iranien n’était pas à Damas pour s’afficher devant les caméras et séduire l’opinion. L’homme, à qui on prête des talents de stratège hors pair, s’est rendu à Damas pour s’entretenir avec les commandants syriens et « leurs frères iraniens » qui se battent depuis des années contre des ennemis communs. En d’autres termes, Iraniens et Syriens planifient une nouvelle étape de leur stratégie de combat face à la coalition américaine. En Irak, il en va de même des coopérations Bagdad-Damas : on ne cesse de parler de la route Téhéran-Beyrouth. Force est de constater que ce couloir terrestre devrait pour être plus précis relier Moscou à Gaza, via Téhéran, Bagdad, Damas et Beyrouth.
Al-Binaa revient ensuite sur le choix stratégique que fut celui du Guide suprême de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei, lequel a nommé il y a huit mois Baqeri à la tête de l’état-major iranien : le leader iranien a vu le danger « kurde » venir bien avant que le clan Barzani ne provoque la crise à Erbil. D’où sa décision de nommer ce général, fin connaisseur du dossier kurde, à la tête des forces armées iraniennes.
Al-Binaa promet ensuite des surprises au terme de la visite de Baqeri à Damas qui « pousseront les Américains à faire place nette dans le nord-est de la Syrie et à en retirer leurs sbires ».
La suite de l’article se focalise sur ce qui pourrait être la surprise réservée par l’Iran aux Américains et aux Israéliens.
« Le général a livré un triple message à Israël :
1. l’Iran restera jusqu’au bout aux côtés de l’État syrien pour contrer Israël et les terroristes takfiristes.
2. L’Iran compte bien faire barrage à Israël et à ses frappes contre la Syrie.
3. Ni Raqqa ni Deir ez-Zor ne feront pendant à Erbil en Irak. »
Et comment ?
Et le journal de conclure : « Certaines sources bien informées évoquent des informations autrement fâcheuses pour Israël. L’Iran s’apprêterait à se doter de sa première base navale à Tartous, là où les Russes en possèdent déjà une... »