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Les points principaux du discours de Donald Trump

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Donald Trump fait une déclaration à la presse. ©AFP

Dans son discours tant attendu, le président américain a accusé l’Iran d’avoir violé l’accord conclu en juillet 2015. Plaçant, de facto, les parlementaires en première ligne, il les a chargés de dénicher les failles de l’accord et d’en combler les lacunes en coopération avec le département du Trésor, dans un délai de 60 jours.

Ainsi, il a déclaré : « L’Iran a, à plusieurs reprises violé l’accord. Par exemple, la quantité de l’uranium enrichie a dépassé la limite prévue dans l’accord. Nous allons établir de nouvelles sanctions contre Téhéran pour qu’elle mette fin à son soutien au terrorisme. Nous mettrons en œuvre tous nos moyens afin d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires. »

Faisant le point sur le discours controversé de Trump, plusieurs points sont à relever :

1. Faute de preuves juridiques et scientifiques, le président américain n’est pas parvenu à donner un discours fondé et cohérent qui lui permette de prouver ses accusations. Car, contrairement à Trump, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), référence en la matière, a certifié à huit reprises le fait que l’Iran respecte ses engagements nucléaires, ce qui a largement limité la marge de manœuvre du chef de la Maison-Blanche en termes juridiques. Les accusations de Trump concernant la poursuite de l’enrichissement par l’Iran ne sont donc pas en conformité avec les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). D’ailleurs, cette non-conformité a bien inquiété son entourage. 

Ces dernières semaines, certaines autorités américaines, dont Rex Tillerson, son secrétaire d’État, mettant le milliardaire en garde, ont tenté de lui faire prendre conscience que pour accuser l’Iran il faudrait disposer des preuves juridiques fiables. Or, Trump n’a pas pensé un seul instant à se méfier de la portée dévastatrice d’un discours non argumenté.

2. Le discours de Trump intervient au moment où les autorités américaines, à commencer par les républicains eux-mêmes, sont divisées sur l’accord nucléaire et la position à adopter face à l’Iran. Ces divergences ont même poussé vendredi soir Trump à menacer le Congrès et à le mettre en garde contre toute « tentative de désobéissance ».

Dans des conditions où le Conseiller pour la sécurité nationale de l’administration Trump et ses secrétaires à la Défense et d’État sont en désaccord avec la remise en cause de l’accord, la tâche est loin pour les congressistes de satisfaire les exigences de leur président. Les attaques de Trump contre l’influent sénateur républicain Bob Corker, chef de la commission des affaires étrangères du Sénat des USA, n’augure rien de bon pour la suite de l’histoire et promet une longue période d’incertitude. 

3. Devant l’AG de l’ONU, le locataire de la Maison-Blanche n’est pas parvenu à convaincre les alliés de Washington de modifier les termes de l’accord nucléaire. La tribune onusienne lui a servi de scène de théâtre, d’où il a joué l’un de ces numéros dont il est le seul à avoir le secret : il a fait chanter l’Europe en brandissant la menace d’un retrait unilatéral de l’accord. Mais le coup a fait long feu : en effet, à part la France qui se dit — et d’ailleurs on ne sait pourquoi puisque le PGAC a largement bénéficié aux constructeurs automobiles et au pétrolier français — prête à renégocier l’accord nucléaire avec l’Iran pour y ajouter un complément balistique, l’UE y reste opposée dans sa majorité. 

4. Le discours du président américain, loin de tracer les grandes lignes d’une réelle stratégie, a fait écho aux verbiages truffés de haine du clan texan d’où est originaire, Tea Party, parti cher au président. Vendredi soir, Trump, se plaçant à des milliers de kilomètres de son pragmatisme, a raté son show. 

Le discours de Trump a été dominé par la haine et la colère, la colère contre l’Iran, contre le Congrès, contre ses alliés européens voire même contre ses propres secrétaires d’État et à la Défense. Bref, contre le monde entier, à part évidemment Israël et l’Arabie saoudite. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV