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Débat: l’Espagne et la Catalogne plongent dans l’inconnu

L’Espagne et la Catalogne plongent dans l’inconnu

Dans son numéro du 2 octobre, le quotidien Le Monde consacre tout un article à l'indépendance de la Catalogne.

" Le scénario des événements de dimanche 1er octobre était écrit d’avance. Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, avait prévenu qu’il ne laisserait pas s’organiser, au mépris de la loi et de l’autorité de l’État, le référendum sur l’indépendance de la Catalogne, interdit par la Cour constitutionnelle espagnole.

Le président catalan, Carles Puigdemont, l’a maintenu envers et contre tout, au nom de la « légitimité populaire » et de l’« engagement » pris envers ceux qui ont porté au pouvoir la coalition indépendantiste en Catalogne, en septembre 2015.
La police nationale intervenant pour empêcher la tenue d'un vote de toute façon illégal et sans effet – était quelque part ce qu'attendaient les autorités catalanes afin d’apparaître sur les réseaux sociaux et dans les médias comme victimes d'une oppression que certains n'ont pas hésité à qualifier de répression rappelant ce qu'a connu l'Espagne sous la dictature franquiste.
Cela dit sur le fond, le dossier était mal engagé. Le gouvernement de Madrid refuse depuis l'arrivée du Parti populaire (PP) au pouvoir en 2011 toute négociation, tout dialogue sérieux pouvant aboutir à un compromis avec les partis nationalistes catalans. Ces derniers, devenus indépendantistes, n'ont pas cherché à nouer des liens avec d'autres forces politiques afin d'essayer de trouver une solution dans le cadre de la Constitution espagnole. C'est pourtant manifestement ce qu'attend une majorité de Catalans, si on en croit les sondages ainsi que les rapports de force apparus aux dernières élections catalanes, où les partis indépendantistes ont obtenu 48% des suffrages exprimés, soit une majorité de sièges, mais une minorité de voix.
Par ailleurs, les anti-indépendantistes, qui sont partisans d’un dialogue afin de sortir de la crise catalane, étaient appelés à descendre dans la rue, ce samedi et dimanche 7 et 8 octobre. 
Cependant, l’ambiance reste tendue en Espagne bien qu’un représentant du gouvernement de Mariano Rajoy ait présenté ses excuses pour les violences policières dont ont fait l’objet, la semaine dernière, les électeurs catalans.
Selon Fars News, l’Espagne refuse que l’Union européenne serve de médiateur entre le gouvernement régional de Catalogne et le gouvernement central espagnol.
En outre, l’agence AFP fait savoir que l’Union européenne a proposé d’intervenir dans le conflit entre le gouvernement espagnol et les séparatistes catalans afin d’atténuer les tensions par des négociations,ce qui a été refusé par Madrid.
D'autre part, le référendum du pouvoir kurde à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, survenu lundi, suscite ailleurs qu'en Irak une vive opposition. Le gouvernement de Bagdad a certes fait connaître la sienne aussi, mais l'État-nation irakien est si faible que là n'est pas vraiment la question : l'enjeu est surtout international, et tous les États concernés de près ou de loin par ce qui se passe dans cette partie du monde ont indiqué leur refus de ce projet, à l'exception notable d'Israël. Ici, ce n'est pas d'abord la démocratie interne à un État-nation qui est en jeu, mais des équilibres géopolitiques régionaux, voire mondiaux."

Source : Le Monde

Antoine Charpentier, analyste politique et Luc Michel, géopoliticien s'expriment sur ce sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV