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Al-Mayadin libérée, le cap sur Abou Kamal

Selon les sources russes, les États-Unis quittent leur base à Al Tanf. © Sam La Touch

La bataille dans le désert de Syrie touche-t-elle à sa fin ? L’armée syrienne et ses alliés ont réussi, vendredi 6 octobre, à entrer dans la ville stratégique d’al-Mayadin, malgré une violente frappe US contre leurs positions quelques heures plus tôt, laquelle a laissé des dizaines de morts et de blessés. La frappe était lancée depuis la base US à al-Tanf, là où les Américains soutiennent, comme le confirme le ministre russe de la Défense, les terroristes de Daech. Or cet appui semble désormais ne pas servir à grand chose.

Les terroristes continuent à se replier hors de la ville d’al-Mayadin, depuis que la citadelle « al-Rabha », située à l’entrée occidentale de la ville, a été libérée.

Mais quelle importance ?

Al-Mayadin est le second fief de Daech dans la province de Deir ez-Zor et partant dans le désert de Syrie, après la ville d’Abou Kamal. Il a fallu seulement six jours pour que les forces « alliées » (Armée syrienne, Hezbollah, forces irakiennes et en plus la Russie) parviennent à ouvrir un trajet de 25 kilomètres les conduisant à al-Mayadin. Elles ont choisi les monts al-Sarda comme le point de départ des opérations avant de contourner six villages et atteindre al-Mayadin. Al-Mayadin, noyau « militaire et économique » de Daech, abriterait même le « ministère de Guerre de Daech » que dirigerait un terroriste d’origine tadjik.

Quelles conséquences ? 

Cette avancée majeure a poussé les forces élites de Daech à se retirer de la route « Al-Sukhnah-Kabajeb », route où des combats se poursuivent entre l’armée syrienne et Daech. Ce dernier a déplacé ses forces élites dans la périphérie d’al-Mayadin pour enrayer l’avancée des forces alliées, mais sans succès. La reprise complète de la ville reviendrait à séparer de facto d’Abou Kamal, « les villages situés sur la rive occidentale de l’Euphrate », ce qui ne laisserait aux terroristes que le fleuve, lui-même, comme unique échappatoire. Simultanément à cette avancée majeure, Daech est en déclin sur l’ensemble du territoire syrien, et cela permet aux forces alliées de se diriger plus allègrement vers Abou Kamal, soit l’ultime bastion des terroristes sur les frontières irako-syriennes.

Auto-désintégration 

Parallèlement aux opérations militaires dans le nord de Deir ez-Zor, et le retrait de Daech, l’organisation terroriste vit un conflit interne sans précédent. Ses éléments s’accusent mutuellement de trahison ou d’apathie. Cette dispersion des rangs terroristes aidant, les forces alliées sont à deux pas de reprendre le contrôle total de la périphérie nord de Deir ez-Zor. Deux villages de « Hatlah Tahtani » et de « Hatlah Foghani » repris, l’armée syrienne et ses alliés sauront alors couper la principale voie de communication qui relie le pont « al-Siyassah » au rif nord de Deir ez-Zor et qui est contrôlé par Daech. Le fait de pouvoir contourner ces villages fournira aux forces alliées le temps nécessaire à la libération de ces localités alors que le soutien de l’aviation syrienne et russe contribuera aussi à accélérer les opérations de libération.

Connexion sur les frontières 

Alors que les forces syriennes et le Hezbollah avancent à grands pas dans le désert de Syrie, les forces de Mobilisation irakiennes, les Hachd al-Chaabi, quant à elles, viennent de libérer al-Hawija. Pour les deux composantes de l’axe de la Résistance que sont l’armée syrienne et l’armée irakienne, l’enjeu serait, d’ici quelques semaines, le contrôle total des frontières syro-irakiennes.

Depuis que l’armée syrienne et ses alliés ont débarqué à al-Mayadin, les chefs de guerre de Daech ont été transférés (par les Américains ?) à Abou Kamal. Tout porte à croire que Daech vit ses dernières heures en Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV