Les séparatistes catalans ont organisé dimanche leur référendum interdit malgré l'intervention musclée de la police espagnole. Bilan: une centaine de blessés, 90 % de voix pour le « Oui » et une situation plus tendue que jamais.
Au moins 300 bureaux de vote qui devaient servir au référendum d’autodétermination interdit en Catalogne ont été fermés par les forces de l’ordre, selon le gouvernement régional, mais de nombreux catalans ont malgré tout pu voter, ont constaté des journalistes de l’AFP.
La maire de Barcelone qualifie Rajoy de « lâche »
La maire de Barcelone Ada Colau a qualifié le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy de « lâche » après l’intervention en force de la police pour empêcher un référendum sur l’indépendance de cette région, l’appelant à quitter le pouvoir, à l’instar du parti de gauche radicale Podemos dont elle est partenaire.
Il « a dépassé toutes les bornes », « c’est un lâche et il n’est pas à la hauteur de sa responsabilité d’homme d’État (...) Par conséquent, Mariano Rajoy doit démissionner », a déclaré aux journalistes Ada Colau, opposée à l’indépendance de la Catalogne.
Podemos réclame la démission de Mariano Rajoy
Sur Twitter, le leader de Podemos Pablo Iglesias, le parti de la gauche radicale, a appelé le chef du gouvernement Mariano Rajoy à la démission. Dans un message contenant des photos de personnes blessées au cours de charges policières, il a accusé le Parti populaire du Premier ministre espagnol « et ceux qui le soutiennent de détruire la démocratie ».
« Le référendum n’a pas eu lieu »
« Le référendum n’a pas eu lieu. Le gouvernement a évité quelque chose qui n’avait même pas de garanties démocratiques », a déclaré dimanche la numéro deux du gouvernement espagnol Sáenz de Santamaría.
Selon Wikileaks, la police espagnole a frappé à coups de matraque des pompiers catalans qui protégeaient les civils.
Ce dimanche, les pompiers catalans ont formé un cordon de sécurité pour protéger les civils qui manifestaient et pour empêcher les forces de l’ordre de saisir les urnes. Selon Wikileaks, qui a posté sur Twitter une vidéo, les forces de l’ordre espagnoles ont frappé à coups de matraques les pompiers catalans qui escortaient les civils se rendant aux urnes.
« L’État espagnol perd son sang-froid », estime Jean-Luc Mélenchon
Le leader de La France insoumise a réagi sur Twitter aux violents heurts qui ont eu lieu au cours des manifestations en Catalogne. « L’État espagnol perd son sang-froid. La nation ne peut être une camisole de force », a tweeté Jean-Luc Mélenchon.
Selon un tout dernier bilan, « 337 blessés et personnes souffrant de contusions sont actuellement pris en charge par les services d’urgences catalans suite aux charges de la police espagnole », ont indiqué le gouvernement et les services d’urgences catalans sur Twitter.
Avec AFP