Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra'ad al Hussein, exige depuis près de trois ans la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur la guerre au Yémen, guerre qui a coûté la vie à plus de 13 000 personnes, détruit l’économie yéménite et causé la famine de millions de civils.
Malgré ses demandes récurrentes, les pays membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont donné leur aval, à deux reprises, au plan saoudien consistant à mener une enquête sous la supervision du régime de Riyad.
Les groupes de défense des droits de l’homme sont inquiets que les pressions saoudiennes empêchent la France, le Royaume-Uni et les États-Unis de présenter, ce vendredi 29 septembre, leur projet de résolution au Conseil onusien des droits de l’homme.
Récemment, le Canada et les Pays-Bas ont présenté au Conseil onusien l’avant-texte d’une résolution appelant à la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale indépendante sur les violations des droits de l’homme au Yémen.
Les pays arabes et occidentaux pro-saoudiens font vivement pression sur le Canada et plus encore sur les Pays-Bas pour qu’ils retirent leur projet de résolution.
Dans ce droit fil, la commission de pure forme créée par la coalition saoudienne pour enquêter sur la mort des civils dans les raids aériens de Riyad vient d’annoncer que certaines frappes sont justifiables, car « des individus armés s’étaient réfugiés à l’intérieur des maisons, écoles et hôpitaux visés ».
La France tente de trouver une alternative crédible au projet de résolution présenté par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et destiné à ouvrir une enquête internationale indépendante sur la guerre yéménite.
La France, qui n’a pas le droit de voter au conseil onusien dont le siège se trouve à Genève, a toutefois une grande influence auprès des pays membres.
La position de Paris est celle de Londres et Washington, qui appellent à trouver un accord sur un projet de résolution commun en vue d’abandonner l’idée de former une commission d’enquête indépendante.
En vertu de ce projet de résolution, l’ONU est censée envoyer au Yémen une équipe de trois experts afin de mener une estimation globale de tous les cas de violation des droits de l’homme et d’échanger des informations avec la commission d’enquête nationale yéménite.