La ville pétrolifère de Kirkouk est au cœur de la crise qui secoue le Kurdistan irakien. C'est sur les revenus pétroliers de cette ville à majorité arabo-turkmène que Barzani et son clan comptent pour ériger ce qu'ils qualifient d'État kurde. Et pourtant, à la veille du référendum, la ville a connu de très fortes tensions. Alors que les Turkmènes et les Arabes s'étaient enfermés chez eux, les bandes indépendantistes sillonnaient les rues à bord des pick-up arborant les drapeaux israéliens et kurdes.
Une information qui circule sur les sites web du Kurdistan irakien fait état d'une rencontre juste avant le référendum où le sort de Kirkouk aurait été décidé.
Lors de cette rencontre qui a eu lieu au domicile de Houchiar Zibari, conseiller de Masoud Barzani, les participants se sont entretenus de l’avenir politique et militaire du Kurdistan irakien, affirme le journal Al-Watan.
Barzani voudrait faire de Kirkouk, la "capitale de son État" et aurait décidé d'y mettre en place "une armée conjointe" composée à la fois des peshmergas mais aussi des Kurdes syriens.
Mais Barzani, trop boosté par ses soutiens israéliens et occidentaux, n'en reste pas là. Il a l'intention d'effacer "les frontières géographiques séparant les régions kurdes d'Irak et de Syrie" et d'émettre pour les habitants des passeports identiques, une décision prise en prélude à l'émergence du "Grand Kurdistan".
Après avoir érigé un État ethnique sur le modèle d'Israël, il faudrait en seconde étape le "nettoyer": les participants à la rencontre auraient aussi décidé d'expulser des ethnies turkmènes et arabes de Kirkouk.
Ces tentatives de créer un "Israël bis" resteront-elles sans réponse? Rien n'est moins sûr. Alors que la guerre contre Daech a permis un renforcement de l'unité nationale aussi bien en Irak qu'en Syrie, les forces vives irakiennes et syriennes ne resteront pas les bras croisés face à ce nouveau projet US/Israël qui vise à démembrer les États-nation de la région.
Le mouvement d'Al Nujba, une des composantes des Hachd al-Chaabi, vient de déclarer la région de Kirkouk "zone occupée".