"Israël doit se préparer à attaquer l’Iran", insiste Naftali Bennett, le chef du parti national religieux Bayit Yehudi (la Maison Juive), dimanche 24 septembre, lors d'un entretien accordé à The Jerusalem Post.
Naftali Bennett est aussi membre du cabinet de sécurité du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
" D'une part, nous devons persuader les États-Unis d'appliquer, dans les plus brefs délais, des sanctions paralysantes du plus haut niveau contre l’Iran. D’autre part, Israël doit se préparer à se défende, s’il n’arrive pas à convaincre la communauté internationale et les États-Unis d’attaquer l’Iran ", a-t-il dit.
Bennett a prétendu que les "agissements de l’Iran" en Syrie mettraient en danger Israël: "Israël ne tolère pas que l'Iran construise un corridor qui relie Téhéran aux frontières avec Israël [Palestine occupée, NDRL] et la Méditerranée."
Le terme "corridor iranien" est récurrent dans le discours des officiels israéliens qui, dépités, par l'effondrement de Daech en Syrie et en Irak, voient à travers la présence des forces liées à la Résistance, un obstacle à leur expansionnisme.
Benett a également plaidé pour une nouvelle stratégie face au Liban et au Hezbollah, stratégie "identique" car "il ne faut pas différencier le Liban du Hezbollah" : " S'ils tirent des roquettes sur les villes israéliennes, nous agirons fermement et viserons le gouvernement et ses infrastructures. Un tir de missile depuis le Liban signifie une déclaration de guerre contre Israël."
Les propos de Benett trahissent l'inquiétude de Tel-Aviv face au front uni qu'affiche désormais l'armée libanaise et le Hezbollah. La bataille d'Ersal a illustré de la façon magistrale cette unité à toute épreuve tout comme les récents propos tenus par le président libanais qui réitèrent son soutien au Hezbollah.
La position de Naftali Bennett est partagée par un autre membre du cabinet de sécurité israélien. Le ministre des Transports et des Investissements, Yisrael Katz, estime qu’il existe maintenant une "occasion historique" permettant d’éliminer la "menace iranienne".
Ce dernier est d’avis qu’Israël devrait travailler avec les États-Unis pour remodeler l'accord nucléaire Iran/5+1. " Israël doit travailler avec les États-Unis pour contrecarrer le programme de missiles iraniens, empêcher une présence militaire iranienne en Syrie et bloquer les aides de Téhéran au Hezbollah ", a-t-il lancé sans toutefois expliquer comment lui et son gouvernement, jusqu'ici totalement incapables de peser sur l'équation syrienne, comptent s'y prendre pour "rayer la menace iranienne". Au plus fort des pressions internationales contre l'Iran et son programme nucléaire, Israël n' a jamais osé attaquer l'Iran.
