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La Jordanie met fin à son intervention « nébuleuse » en Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La fermeture des postes frontières entre la Syrie et la Jordanie a permis la multiplication des actes terroristes.

La Syrie a traversé sept années d’une crise carabinée et acerbe. Pourtant, l’opposition syrienne n’est pas arrivée à ses fins et un rétropédalage de certains pays de la région, hostiles au gouvernement de Bachar al-Assad, s’est actionné.

Rôle obscur d’Amman dans le conflit en Syrie

Au tout début de la crise en 2011, l’État jordanien a officiellement déclaré sa neutralité, assurant qu’il ne soutiendrait aucune des parties belligérantes. Mais au fil du temps, cette neutralité a perdu de sa consistance et Amman a tenu sur le terrain un rôle quelque peu nébuleux.

La Jordanie est d’abord devenue une terre d’accueil pour ceux qui désertaient l’armée syrienne. Par la suite, des milliers d’éléments terroristes se sont infiltrés en Syrie via les frontières jordaniennes, n’aidant en rien le gouvernement de Damas à en découdre.

Amman a constamment malmené l’opinion publique pour lui faire croire qu’il était à la recherche d’une solution politique à la crise syrienne, alors que de nombreuses bases militaires s’étaient déjà transformées en des camps de formation des terroristes avant leur expédition en Syrie.

Dissolution du gouvernement de Bachar al-Assad

En novembre 2011, le roi Abdallah II de Jordanie a été le premier dirigeant arabe à appeler le président Bachar al-Assad à « quitter le pouvoir ». « Si Bachar avait à cœur l’intérêt de son pays, il devrait démissionner, mais il devrait aussi créer les conditions nécessaires pour une nouvelle phase de la vie politique syrienne », avait-il déclaré à la BBC, lui qui partageait la conviction que le gouvernement de Damas possédait tous les ressorts nécessaires pour une sortie de crise.

C’est après que la Ligue arabe a suspendu la participation de la Syrie à ses réunions et l’a menacée de sanctions que le roi Abdallah II de Jordanie a diamétralement changé ses cartes.

Changement de position

Les autorités jordaniennes campent désormais sur de nouvelles positions moins attentatoires. Mohammad al-Momeni, porte-parole du gouvernement jordanien, a déclaré au cours d’une émission télévisée le 1er septembre que « nos relations avec l’État et le régime syriens vont dans la bonne direction », soulignant « la stabilité » qui règne dans le sud de la Syrie. Il a aussi espéré la réouverture des postes frontières entre les deux pays.

Nul doute que les volte-face de la Jordanie ont été savamment pensées. Le voyage du roi Abdallah II à Moscou pour discuter avec Vladimir Poutine de la crise syrienne, en janvier dernier, au lendemain de la réunion d’Astana, annonçait déjà les prémices d’une normalisation des relations Amman-Damas.

Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré à Moscou, le 25 janvier 2017, au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine. ©Reuters

Supériorité des forces syriennes et pirouette d’Amman

Sur les lignes de combat, les progrès spectaculaires de l’armée syrienne et de ses alliés n’ont pas vraiment laissé le choix aux autorités d’Amman, dont les pirouettes ont été moins déconcertantes que réconfortantes. Jamais elles n’auraient imaginé que l’armée syrienne viendrait à bout des poches de terroristes dans la région.

Par ailleurs, elles n’espéraient plus rien du retrait de Bachar al-Assad du pouvoir. Leur obstination était devenue désuète, surtout que les plus fervents opposants à Damas, dont l’Arabie saoudite et la Turquie, avaient levé le pied.  

Peur de l’extension du terrorisme et de l’extrémisme en Jordanie

La fermeture des postes frontières entre la Syrie et la Jordanie a permis la multiplication des actes terroristes aux frontières. La sécurité nationale est donc mise à l’épreuve et les autorités d’Amman craignent des attentats à l’intérieur du pays.

Gel du soutien financier de Riyad et de Doha

L’Arabie saoudite et le Qatar ont décidé de réduire leurs aides financières à la coalition de l’opposition syrienne. La Jordanie en a été fortement affectée d’autant plus que le pays est en pleine régression économique.

En outre, le renversement de l’équilibre des pouvoirs, en faveur des forces syriennes, a poussé la Jordanie à changer de position, non pas par raisonnement, mais à contrecœur.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV