Les tensions ne cessent de monter au Royaume des Saoud, au point d’avoir contraint le prince héritier de renoncer à son déplacement à Paris.
Des militants, qui ne font pas forcément partie de la dissidence, multiplient les appels à la manifestation sur les réseaux sociaux. Même au sein de la cour, les courants hostiles au prince Mohammed ben Salmane et à sa politique gagnent du terrain. Par crainte d’un coup d’État qui pourrait avoir raison de ses ambitions, le prince héritier d’Arabie saoudite a ainsi décidé d’annuler son voyage en France.
Selon Fars News, Riyad est pris de panique face aux risques de contestations populaires qui grondent dans le royaume. Selon une source saoudienne se confiant au site d’information Arabi 21, Mohammed ben Salmane, qui devait rencontrer lundi le président français Emmanuel Macron à Paris, s’est vu obligé de reporter son voyage en raison des appels répétés à la manifestation lancés par le Mouvement du 15-Septembre.
Les membres de ce mouvement avaient réclamé l’organisation d’une manifestation réunissant les opposants aux Saoud le vendredi 15 septembre dans tout le pays. L’appel a été bien suivi en dépit d’impressionnantes mesures de sécurité qui avaient transformé la capitale en une véritable caserne.
Les tensions s’amplifient en Arabie saoudite depuis la mise à l’écart de l’ancien prince héritier, Mohammed ben Nayef, par un décret du roi, suivie d’une vague sans précédent d’arrestations visant des écrivains, des dignitaires religieux et même des princes.
À Paris, les opposants à Ben Salmane ont battu le pavé vendredi contre ce qu’ils ont qualifié de « chasse aux sorcières » dans le royaume. Les manifestants brandissaient des banderoles libellées « Arabie saoudite, le cimetière des droits de l’homme ». Selon certaines sources, Ben Salmane, qui avait annoncé initialement vouloir assister à la réunion de l’Assemblée générale des Nations unies le 19 septembre à New York, ne quittera pas l’Arabie saoudite, qui sera représentée par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir.