Des centaines de Parisiens ont battu le pavé le 10 septembre à Paris contre le projet d'un "état d'urgence permanent", avant l'examen du projet de loi antiterroriste courant septembre à l'Assemblée nationale.
Les quelque 600 Parisiens qui ont défilé hier 10 septembre du quartier du Père Lachaise jusqu'à la place de la République, clamaient des slogans tels que «Fouilles, perquiz', assignations. L'état d'urgence ne fera pas la loi !», «État d'urgence, État policier, on ne nous empêchera pas de manifester !», selon la préfecture de police de Paris.
Certains manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des énoncés tels que: «Liberté, j'écris ton NON à l'état d'urgence», ou encore : «Il n'y a pas que les indemnités qui vont être plafonnées, les libertés aussi», en référence à la réforme du code de travail évoqué par le Premier ministre Edouard Philippe.
Parmi les manifestants figurait par ailleurs le député de La France insoumise (FI), Eric Coquerel.
A la manifestation contre la transformation de l'état d'urgence en état permanent. Oú est l'Etat de droit ? pic.twitter.com/90x7h40D8b
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) September 10, 2017
La secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, Katia Dubreuil, a durci le ton contre l'hypocrisie du président Macron, d'autant plus qu'il avait promis dans sa campagne électorale de mettre fin à cette mesure d'exception.
«[Le projet de loi antiterroriste] ne garantit pas du tout la fin de l'état d'urgence», a lancé un juge d'instruction qui était présent parmi les manifestants. «Au contraire, il va être pérennisé. Il va entrer dans le droit commun. Si ces lois sont votées, on va entrer dans l'état d'urgence permanent», a-t-il regretté.
Jean-Marc Wasilewski, militant de la Ligue des droits de l'homme a quant à lui cité les assignations à résidence qui, en cas de vote du texte du projet de loi antiterroriste, seront décidées par l'autorité administrative, sans contrôle du juge, l'élargissement des perquisitions à domicile ou encore les périmètres de protection instaurés en amont des manifestations, sur volonté du préfet, dans lesquels les contestataires pourront être fouillés.
Avec RT