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Rai al-Yaum : Kim Jong-un, l’homme qui sait comment braver les menaces US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. © AFP

" En adoptant la politique de menace, le leader nord-coréen serait la seule personne qui sache comment répondre aux menaces américaines."

Selon l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, des centaines de millions de personnes un peu partout dans le monde qui ont souffert de la politique despotique des États-Unis se réjouiraient aujourd’hui des prises de positions de Kim Jong-un.

Abdel Bari Atwan, journaliste arabe; (Archives)

 

L’éditorial de ce lundi 4 septembre de Rai al-Youm s’attarde sur le tout dernier essai militaire de la Corée du Nord et la réaction de Washington envers cet événement. Selon Abdel Bari Atwan, un regard sur le visage enfantin du leader nord-coréen suffit pour conclure qu’il n’est pas forcément l’homme à vouloir entraîner le monde vers une guerre atomique, en cas d’une provocation américaine. Atwan apprécie quand-même la confiance en soi et la ferme volonté de Kim Jong-un à chaque fois qu’il apparaît sur l’écran de la télévision nationale, surtout dans les images le montrant en train de visiter la nouvelle bombe à hydrogène.

L’article ajoute :

" La réussite de cet essai militaire était incroyable, selon les analystes occidentaux. Ce qui inquiète plus que tout autre temps les États-Unis et les voisins de la Corée du Nord c’est que cette bombe peut être installée sur les missiles intercontinentaux capables d’atteindre même le territoire américain."

Le test de la bombe H nord-coréenne a vite entraîné la réaction du Premier ministre japonais qui, dans un entretien téléphonique avec le président américain, a demandé l’aide de ce dernier ; or, la Corée du Sud a elle aussi plaidé pour les mesures des plus fermes dont un vigoureux boycott économique contre Pyongyang.

Le président US, Donald Trump, ayant convoqué la réunion de ses conseillers en sécurité nationale, certaines sources ont d’ores et déjà annoncé qu’il entend expédier des navires porte-avions vers la péninsule coréenne et appliquer des sanctions économiques contre la Corée du Nord et les pays ayant une collaboration quelconque avec Pyongyang.

Et en parlant de la collaboration, si l’on se rappelle que 90% du commerce étranger des Nord-coréens se fait avec la Chine, cela signifie que la pointe des menaces brandies par Trump contre les pays collaborant avec Pyongyang vise la Chine, pays qui possède un droit de créance à l’encontre des États-Unis pour plus d’un trillion de dollars d’obligations financières de la Trésorerie américaine. Ceci dit, Abdel Bari Atwan dit avoir mal à croire que les menaces de sanction se réaliseront.

Trump devra donc choisir entre deux options. Attaquer la Corée du Nord pourrait aboutir à une guerre nucléaire dont les premières victimes ne seraient personne d’autre que les alliés asiatiques de Washington, c’est-à-dire, le Japon et la Corée du Sud, mais aussi les forces US déployées dans des bases américaines dans lesdits pays.

L’autre choix de Trump pourrait consister à reconnaître la Corée du Nord comme étant une puissance nucléaire et à ouvrir le dialogue afin de parvenir à une entente à ce sujet avec les autorités de Pyongyang.

Dans ce cas-là, l’homme d’affaires chevronné et trafiquant d’armes qu’est Trump pourrait exploiter la crise nord-coréenne pour faire chanter le Japon et la Corée du Sud. Pour apaiser leur inquiétude liée à d’éventuelles menaces nord-coréennes, les Japonais et les Sud-coréens n’auront ainsi d’autre choix que d’accepter de signer des accords militaires, bien lucratifs pour la partie américaine.

Quoi qu’il en soit, Abdel Bari Atwan estime peu probable que les « instances » fondamentales états-uniennes permettent au président Trump d’entraîner les États-Unis vers une guerre nucléaire ; il estime aussi peu probable que la Chine, bien qu’elle ait condamné l’essai de la bombe à hydrogène nord-coréenne, reste un simple spectateur en laissant les Coréens du Nord s’enliser vers la guerre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV