Le militant bahreïni Ibrahim al-Aradi, dans une interview accordée à Tasnim News, fait allusion aux répressions violentes menées par les Saoud contre les habitants d’al-Awamiya, affirmant que la famille des Saoud tentait d’étouffer la protestation populaire dans cette ville de l’est du pays.
Le politologue bahreïni dénonce par ailleurs la violation flagrante des droits de l’homme et les exactions de l’Arabie Saoudite, avant de préciser :
« Aujourd’hui, l’armée saoudienne a lancé une vaste opération de démolition des mosquées et des bâtiments à al-Awamiya, à tel point que quelque 30 000 habitants de la ville se sont vus confrontés à un exode forcé. Les autorités saoudiennes ne s’en sont même pas contentées et n’ont de cesse de détruire les zones résidentielles sous prétexte de reconstruire la ville. Les tirs de balles et d’obus de mortier résonnent aux oreilles de ceux des habitants qui sont toujours dans la ville. »
« Si la famille royale saoudienne s’obstine à détruire la ville, c’est à mon sens pour le seul motif que le peuple perde tout souvenir du cheikh Nimr Baqer al-Nimr, respecté pour le courage qu’il a témoigné pour défendre ses idées », renchérit al-Aradi.
Al-Awamiya est, affirme-t-il, l’épicentre de la colère contre le régime, tandis que la communauté internationale préfère malheureusement garder le silence.
À la question de savoir pourquoi le monde pratique l’omerta vis-à-vis de tels crimes flagrants, il répond en se posant la question suivante : « D’abord, il faut demander qui finance les instances des droits de l’homme. Quelle est la réponse à cette question ? Eh bien, ce sont Washington et Riyad qui sont les sponsors clés des organisations internationales. Washington ferme les yeux sur les exactions quotidiennes commises à al-Awamiya par le régime dont les importations d’armes ont jusque-là rapporté 500 milliards de dollars au Trésor américain. »
Al-Aradi dénonce le manque de liberté d’expression dans le royaume saoudien, en expliquant : « Si un Saoudien se déclare opposé aux décisions des princes au sein du cabinet, il sera condamné à passer 5 ans en prison. À l’issue de cette peine de prison, il n’aura pas le droit de quitter le pays pendant 5 ans ». Le militant politique y voit des preuves inéluctables de violations des droits de l’homme.