Le président français Emmanuel Macron s’est rendu le 23 août à Salzbourg, en Autriche, afin de rencontrer le chancelier autrichien et les Premiers ministres tchèque et slovaque, qui représentent un groupement informel de coopération régionale connu sous l’appellation « Triangle d’Austerlitz ».
Au programme : la question des travailleurs détachés et celle du plan européen de répartition des migrants par quotas. Le président français s’est rendu ensuite en Roumanie ce jeudi 24 et s’envolera pour la Bulgarie demain.
La question des travailleurs détachés — expression qui désigne la main-d’œuvre qui travaille dans un pays européen en conservant le contrat et les cotisations sociales du pays d’origine — était l’un des points forts de la campagne d’Emmanuel Macron. Ce système permet à une entreprise européenne d’envoyer provisoirement des travailleurs dans un autre pays, en versant les cotisations sociales dans le pays d’origine, où elles sont nettement moins élevées. En 2015, la France était, après l’Allemagne, le pays qui a accueilli le plus de travailleurs détachés. Ce système compte, en outre, de nombreux abus au niveau de la rémunération, du temps de travail, etc.
La République tchèque et la Slovaquie, historiquement opposées à toute révision de ce texte, se sont engagées à « débattre pour trouver un accord d’ici à octobre », selon les propos du Premier ministre social-démocrate tchèque, Bohuslav Sobotka. « Nous sommes proches d’un accord », a même affirmé son homologue slovaque, Robert Fico.
Si les deux responsables ne sont pas rentrés dans le détail de ce que pourrait être cet éventuel accord, M. Macron a salué un « vrai consensus sur la révision ».
Le président français a évoqué la « lutte contre les situations abusives » ou « la réduction de la durée » maximale de détachement, sans toutefois dire s’il était parvenu à convaincre ses interlocuteurs d’accepter qu’elle soit de douze mois seulement, une des principales exigences françaises.
« La directive telle qu’elle fonctionne est une trahison de l’esprit européen dans ses fondamentaux », avait tonné M. Macron avant la rencontre. « Le marché unique européen et la libre circulation des travailleurs n’ont pas pour but de favoriser les pays qui font la promotion du moindre droit social », avait-il précisé dans une allusion évidente aux pratiques de certains pays d’ex-Europe de l’Est.
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