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Volte-face de Trump: plus de soldats en Afghanistan

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Donald Trump dévoile la nouvelle stratégie des États-Unis en Afghanistan lors de son discours à la base militaire de Fort Myer, le 21 août 2017. ©AFP

Des années après avoir "officiellement" quitté l'Afghanistan, Trump annonce la ré-occupation du pays. Allant à rebours de ses promesses électorales, le président US affirme vouloir envoyer des milliers de soldats en Afghanistan que les Américains n'ont jamais réellement quitté.

L'Afghanistan, voisin de l'Iran, constitue la porte de l'Asie centrale, soit cette région limitrophe de la Russie. Après leur défaite militaire et stratégique en Syrie et en Irak face aux forces nationales de chacun de ces deux pays, les États-Unis se préparent-ils à ouvrir un nouveau front anti-iranien et anti-russe en Afghanistan ? En tout état de cause, la hausse inquiétante du nombre des attaques revendiquées par Daech sur le sol afghan annonce un mauvais présage.

Poussé par les généraux américains qui contrôlent désormais la Maison Blanche, le président américain fait une volte-face. Il le reconnaît d'ailleurs ouvertement dans une allocution depuis la base de Fort Myer, au sud-ouest de Washington. 

"Mon instinct initial était de se retirer de l'Afghanistan  mais les décisions sont très différentes lorsque vous êtes dans le Bureau ovale", a-t-il souligné. 

Avant d'accéder à la Maison Blanche, Donald Trump avait plusieurs fois abordé sa préférence d'un arrêt de la guerre en Afghanistan qui n'a, à son sens, pour conséquence que des dépenses faramineuses pour le pays.

"Quittons l'Afghanistan", avait-il écrit sur son compte Twitter en janvier 2013. Nos troupes se font abattre par des Afghans que nous entraînons et nous gaspillons des milliards de dollars là-bas. Absurde! Il faut reconstruire les USA."

Or, Trump clame désormais sa nouvelle conviction qu'un retrait précipité d'Afghanistan ferait un "vide" qui ne profiterait qu'aux "terroristes".

"Dorénavant, la victoire prend un nouveau sens clair: s'en prendre aux ennemis, abattre Daech, réprimer Al-Qaïda, empêcher les talibans de reprendre les rênes en Afghanistan et couper court aux attentats terroristes contre les États-Unis", dit le président républicain sans préciser que les tueries commises par les terroristes en Afghanistan visent d'abord et presque toujours les Afghans eux-mêmes. 

Des soldats américains se préparent à leur départ de leur base d'Helmand, en octobre 2014. ©Reuters

Trump a parlé ensuite de la "victoire": "Nos renforts ne combattent maintenant que pour la victoire en Afghanistan".

Les analystes politiques qui suivent les évolutions afghanes depuis 2001, date à laquelle les USA ont envahi ce pays sous prétexte d'y traquer puis d'y éliminer les commanditaires des attentats du 11 septembre, n'oublient jamais ce 2 mai 2011 où un commando américain a débarqué à Abbottabad au Pakistan, pour effectuer un raid de 40 minutes et tuer le chef d'Al-Qaïda, Ben Laden. A l'époque, les Américains ont crié la victoire. Toujours est-il que la nouvelle stratégie US en Afghanistan s'est traduite par un premier élément: le déploiement de 3.900 soldats américains en Afghanistan.

Un coup de semonce pour le Pakistan

Il est à constater que le nouveau programme du président américain prévoit par ailleurs une pression accrue sur le Pakistan qu'il accuse de servir de base arrière aux talibans. Or le Pakistan déplaît de plus en plus à la Maison Blanche pour son virage pro-russe et pro-iranien. Trump tient même à le menacer: "Islamabad a beaucoup à gagner en collaborant à nos efforts en Afghanistan. Il a beaucoup à perdre en continuant à abriter des terroristes. Cela doit changer et cela va changer immédiatement."

La réaction des talibans

Bref, la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan réveille les vieux démons néoconservateurs que le monde croyait avoir à jamais enterrés. En réaction à ce discours, les talibans n'ont pas tardé à réagir: "Tant qu'il y aura un seul soldat américain sur notre sol, et qu'ils continuent à nous imposer la guerre, nous continuerons notre combat." 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV