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Pourquoi les États-Unis lâchent-ils encore une fois Israël ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le système "Iron Dome defence" d'Israël, dans le plateau occupé du Golan.@ AFP

Une délégation de hauts responsables sécuritaires israéliens s'est récemment rendue aux États-Unis pour persuader Washington de faire pression sur l'Iran et le Hezbollah libanais pour qu'ils sortent de la Syrie.

Les États-Unis, ne souhaitant plus s'empêtrer dans un bourbier pareil à celui de l'Irak, se refusent à la prétention d'Israël.

Ne pouvant obtenir une promesse des Américains selon laquelle tout accord visant à mettre fin à la guerre en Syrie inclurait l'évacuation des parties iraniennes et du Hezbollah du pays, Israël met désormais tous ses espoirs sur le Kremlin.

Selon le quotidien Yediot Aharonot, citant des autorités militaires israéliennes, la proposition de la délégation israélienne est tombée à l'eau et Tel-Aviv se préoccupe de plus en plus de l'influence accrue de l'Iran et du Hezbollah dans le pays voisin.

Une délégation de hauts responsables sécuritaires israéliens à la Maison Blanche à Washington, le 18 août 2017. ©ILNA

Les responsables de guerre israéliens craignent qu'en raison des problèmes intérieurs liés au président Trump et à la crise avec la Corée du Nord, les États-Unis ne veuillent montrer leurs muscles en Syrie et la laisser ainsi à la merci du gouvernement légal syrien et de ses alliés.

Or, cela a poussé Israël à envoyer une délégation similaire au Kremlin dans l'espoir de convaincre le président Poutine d'empêcher ce qu'ils appellent "une influence croissante de l'Iran en Syrie dans le cadre d'un accord visant à mettre un terme à la guerre en cours".

Au cours de leurs réunions, les membres de la délégation israélienne ont prétendu: "Nous sommes venus ici pour avertir du déploiement inquiétant du Hezbollah, des Iraniens et du régime syrien, et pour expliquer exactement ce qui se passe. Sans un changement significatif de position vis-à-vis du conflit syrien et au cas où vous ne vous montriez pas plus fermes et plus agressifs, vous céderiez le Moyen-Orient aux Iraniens, sous les auspices de la Russie."

Les responsables des services de renseignement israéliens soulignent que la délégation avait présenté à Washington des informations confidentielles et hautement sensibles, ainsi que des documents qui témoignaient du poids accru de l'Iran en Syrie. Ils ont également averti leurs homologues américains qu'affaiblir Daech ou le Front al-Nosra n'avait pour résultat que de donner plus de marge de manœuvre à l'Iran et au Hezbollah.

Le journal Al-Akhbar écrit: "Bien conscient du fait que se résigner au désir d'Israël pourrait le pousser à un revirement dans ses stratégies au sujet de la balance des pouvoirs dans la région et l'engloutir en Syrie dans un bourbier semblable à celui de l'Irak, Washington cherche donc à s'y abstenir."

Les responsables des services de renseignements israéliens expliquent que malgré ses étroites relations avec Trump et Poutine, Netanyahu a échoué à les persuader d'inclure dans tout accord visant à mettre fin à la guerre en Syrie une clause contraignant l'Iran et le Hezbollah d'évacuer le sol syrien.

"Tel-Aviv craint que le déploiement permanent de l'Iran et du Hezbollah sur le sol syrien vise à créer un réseau le long de la frontière syrienne avec Israël sur les hauteurs du Golan pour faire front à Israël", ajoutent les mêmes sources.

De tout cela, elles concluent qu'en cas d'une éventuelle guerre dans les frontières nordiques avec le Liban et la Syrie, l'Iran y interviendrait. Ainsi, Israël pointe du doigt les puissances du monde pour ce qu'il appelle leur laxisme vis-à-vis de l'influence accrue de l'Iran et du Hezbollah dans la région, la Syrie entre autres.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV