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Dans un mail, l’ambassadeur émirati aux USA admet les crimes de guerre au Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, Yousef al-Otaiba. (Photo d’archives)

En 2015, l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, Yousef al-Otaiba, a envoyé un mail à un groupe de décideurs publics de son pays : « La guerre au Yémen devient un cauchemar pour nos relations publiques ! »

Ce mail faisant part des inquiétudes de l’ambassadeur émirati a été envoyé en 2015 à un large éventail de décideurs publics, à l’instar du secrétaire général délégué du Conseil suprême de sécurité nationale des EAU, Ali al-Shams, ou du secrétaire délégué de la Cour suprême de l’État, Mohamed Mubarak al-Azrouei.

Al-Otaiba a ensuite transmis le message électronique à Khaldoun al-Mubarak, un haut fonctionnaire des Émirats arabes unis auprès du prince héritier d’Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed, ainsi qu’à Anwar Mohammed Gargash, le ministre délégué aux Affaires étrangères des Émirats.

Dans le mail, Otaiba exprime de vives inquiétudes au sujet de la guerre menée par la coalition pro-Riyad, dont font partie les EAU, contre le peuple yéménite.

« Dans une série de longues conversations avec les responsables de la Maison-Blanche, il est devenu évident que le prix humain et les dommages collatéraux se produisant au Yémen mettent notre administration (le ministère émirati des AE) dans un embarras politique », a-t-il écrit, en ajoutant : « Le ciblage accru des sites civils combiné au manque d’aide humanitaire se traduit par une responsabilité de notre part devant Washington. »

Le magazine en ligne The Intercept indique qu’al-Otaiba n’a pourtant pas admis publiquement le niveau de souffrance imposé au peuple yéménite par son pays. En effet, lors d’un événement au Center for American Progress où une réunion était organisée par un groupe de réflexion de haut rang dirigé par le Parti démocrate, al-Otaiba aurait adopté un ton très différent de celui de ses mails, agissant comme si son pays ne se souciait guère des retombées politiques de la participation d’Abu Dhabi à cette guerre. 

Lors de cette réunion, al-Otaiba se serait au contraire plaint du mouvement Ansarallah qu’il aurait qualifié de menace pour La Mecque et les institutions pétrolières de l’Arabie saoudite. 

Al-Otaiba aurait en outre promis en 2016 une aide financière de 700 000 $ au Center for American Progress comme le révèle un courriel adressé le 17 décembre 2015 par ce dernier à Brian Katoul, un grand expert de ce centre.

Enfin dans son mail, Al-Otaiba prodigue quelques conseils aux décideurs émiratis. Il dit ainsi qu’il ne propose pas une modification de la stratégie menée par les EAU, mais qu’il faut qu’Abu Dhabi et Riyad s’engagent dans une offensive diplomatique pour réparer leurs images ternies, ce qui passe selon lui par des rencontres avec des journalistes, des ONG et des universitaires.

Le 3 juin 2017, un groupe de hackers appelé Global Leaks a révélé avoir accédé à une série de mails de l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, Yousef al-Otaiba.

Une série d’emails de l’ambassadeur des Émirats arabes unis à Washington ont fuité dans plusieurs médias américains, dont The Intercept, The Huffington Post et The Daily Beast. La boîte de messagerie avait été piratée par ledit groupe de hackers.

Cette information a été confirmée par la porte-parole de l’ambassade des EAU au Daily Beast.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV