À en croire les révélations du groupe Global Leaks, le prince héritier d'Arabie saoudite souhaiterait en finir avec la guerre.
Selon l’agence de presse iranienne Fars qui relate le numéro du lundi 14 août du journal britannique Middle East Eye, des courriels divulgués montrent que le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a confié à deux responsables américains qu’il souhaitait sortir de la guerre que son pays a déclenchée il y a plus de deux ans au Yémen.
D’après les courriels auxquels le journal britannique a pu accéder, l’héritier du trône saoudien s’est confié au sujet de la guerre yéménite, à l'ancien ambassadeur américain en Palestine occupée, Martin Indyk, ainsi qu’à l’ancien conseiller de la sécurité nationale des États-Unis, Stephen Hadley, pour leur dire qu'il était pour une collaboration entre « Washington et l’ennemi de Riyad, à savoir, l’Iran ».
Plus de 10 000 personnes ont été tuées et 40 000, blessées, depuis que Mohammed ben Salmane a lancé la guerre contre le Yémen, pays qui, à cause de la guerre, est également aux prises actuellement avec une épidémie de choléra qui touche 500 000 personnes, précise l’article, ajoutant :
« Deux tiers de la population yéménite, soit plus de 18 millions de personnes, ont besoin d'aide humanitaire et plus de 7 millions souffrent de malnutrition. »
Toujours selon Middle East Eye, le groupe Global Leaks a réussi à accéder aux courriels échangés entre l’ancien ambassadeur américain en Palestine occupée, Martin Indyk, et l’ambassadeur émirati à Washington, Youssef al-Otaiba. Les deux hommes parlent dans ces courriels du «pragmatisme» du prince héritier saoudien.
Le 20 avril 2017, al-Otaiba écrit qu’il trouve « MBS » [Mohammed ben Salmane] beaucoup plus pragmatique qu’il ne le croyait.
En retour, Martin Indyk, l’ancien ambassadeur américain en Palestine occupée écrit qu’il est d’accord, et ajoute :
« Il était tout à fait clair avec Steve Hadley et moi, en ce sens qu’il voulait sortir de la guerre du Yémen et qu'il n’avait aucun problème avec une collaboration entre les États-Unis et l'Iran, tant qu’elle serait coordonnée à l'avance et à condition que les objectifs soient bien clairs. »
« Je ne crois pas que nous puissions voir un leader plus pragmatique que Ben Salmane dans ce pays », écrit à son tour Youssef al-Otaiba, ajoutant que l’actuel prince héritier saoudien est la meilleure option en Arabie pour parvenir à davantage de résultats possibles.
Ces révélations interviennent alors que l’Arabie saoudite n’est parvenue à aucun de ces objectifs à travers la guerre au Yémen. Il semble que les Saoudiens s’enlisent chaque jour un peu plus dans le bourbier yéménite qu’ils ont eux-mêmes créé.