Le journal américain The Washington Post a fait allusion à la révélation d’un nouveau document de l’ambassadeur émirati à Washington Youssef al-Otaiba, affirmant que les États-Unis s’inquiétaient des aventurismes des Émirats arabes unis (EAU) dans la région.
Citant les ex-responsables américains, The Washington Post a écrit dans son rapport que les États-Unis étaient préoccupés par la politique étrangère basée sur l’aventurisme du prince héritier d’Abu Dhabi Mohammed ben Zayed al-Nahyan et que l’approche des EAU était en contradiction avec les intérêts et les politiques régionales de Washington.
Selon le journal, ce nouveau document met au grand jour les tergiversations d’Abu Dhabi dans les négociations de paix sur le Yémen menées par le secrétaire d’État américain de l’époque John Kerry.
Le procès-verbal de la réunion du prince héritier d’Abu Dhabi Mohammed ben Zayed al-Nahyan avec le Premier ministre démissionnaire yéménite Khaled Bahah en mai 2015 fait aussi partie des documents qui viennent d'être révélés.
Après avoir eu accès aux documents et aux lettres diplomatiques des Émirats, lors de cette rencontre, al-Nahyan a encouragé Bahah à ne pas accepter l’accord de cessez-le-feu avec Ansarallah et à compromettre les efforts américains destinés à accéder à un compromis politique au Yémen.
« Le prince héritier d’Abu Dhabi a incité le Premier ministre démissionnaire du Yémen à s’obstiner sur sa position en contradiction avec la demande américaine de calmer la situation au Yémen », a écrit The Washington Post.
Le quotidien américain s’est ensuite penché sur les résultats de l’enquête des services de renseignement américains sur le rôle des Émirats arabes unis dans le piratage de l’agence de presse gouvernementale qatarie et l’intensification de la crise entre les pays arabes du golfe Persique pour conclure que les atermoiements d’Abu Dhabi avaient engendré la division entre les alliés de Washington et porté atteinte aux intérêts américains.
À en croire The Washington Post , les Émirats ont également joué un rôle axial dans l’opération militaire ayant abouti au renversement de l'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi. Plus tard, ils ont changé de cap et entravé le processus de paix en Libye.
Les responsables US sont déçus quant aux années post-Kadhafi, car Abu Dhabi a soutenu, militairement et financièrement, le général Khalifa Haftar, ce qui est en violation des sanctions onusiennes liées au soutien en armement à la Libye.