TV

Idlib: comment Doha et Riyad aident l'armée syrienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les terroristes takfiristes quittent la ville d'al-Bab en direction d'Idlib. ©Russia Today

La province syrienne d’Idlib est devenue le théâtre de règlements de compte sanglants entre d’anciens alliés, Riyad et Doha.

À mesure que la crise diplomatique opposant les deux capitales s’enlise, les terroristes que soutenaient les deux parties se livrent à des combats terriblement violents dont la portée dépasse le sol syrien. Les agences d’information ont fait état tout au long du mois de juillet d’affrontements sporadiques inter-terroristes sur les frontières syro-libanaises, affrontements qui ont d’ailleurs coûté la vie à plusieurs chefs terroristes. Mais les accrochages semblent désormais s’étendre à Idlib, cette province du nord de la Syrie qui abrite le gros des bataillons terroristes. Mais qui se bat contre qui ?

Ce sont les composantes du Jaish al-Fatah, milice née en 2014 suite à la fusion du Front al-Nosra (rebaptisé Tahrir al-Cham) avec d’autres milices comme Ahrar al-Cham, Jund al-Aqsa, Lawa al-Haq, Faliq al-Cham entre autres. 

Cette coalition composée de 10 000 terroristes a été largement appuyée ces deux dernières années par le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite avant qu’une crise politique n’éclate et n’envenime les relations de Riyad avec l’axe turco-qatari. Mais la crise qui a éclaté entre Riyad d’une part et Doha et Ankara de l’autre a changé le modus operandi : ceux des terroristes qui se revendiquent des Frères musulmans et donc du Qatar tentent désormais de s’emparer d’Idlib au détriment bien entendu, de l’aide pro-saoudienne de Jais al-Fatah.  
Dans les combats fratricides qu’ils se livrent, les "ex frères d’armes" usent des mêmes méthodes qu’ils utilisent contre l’armée syrienne : assassinat ciblé, attentat à la voiture piégée... Fin juin, le mufti saoudien d’al-Nosra à Idlib a ainsi échappé à une tentative d’assassinat avant de quitter définitivement Idlib. La province est donc divisée entre les pro-Saoudiens et les pro-Qataris : al-Norsa (soutenu par Riyad) contrôle Sarmada, Jasr al-Choughour, Sarmin, Salqin, Haram et al-Dana tandis qu’Ahrar al-Cham, proche du Qatar et de la Turquie contrôle la ville d’Idlib et les gouvernorats de Kaf Nobol, Jabal al-Zawiya, Maa'rat al-Noman. Par ailleurs, l’emprise qu’impose al-Nosra sur le nord et le centre de la province d’Idlib a servi de prétexte à la Turquie pour se lancer dans une nouvelle offensive militaire contre le nord de la Syrie. 

Où vont les Frères ennemis ?

S’il est vrai que les combats ont perdu de leur intensité depuis quelques jours, personne ne prédit leur fin : à mesure que la crise politique s’approfondisse entre Doha et Riyad, d’autres régions basculent dans des combats inter-terroristes : c’est une dynamique phagocytaire qui s’est déclenchée au sein des groupes takfiristes et qui risque de les emporter avec elle non seulement dans la banlieue de Damas, mais aussi à Quneitra, dans le sud-ouest d’Alep au nord de Hama. Les dissensions entre Riyad et Doha allant croissant, la coalition "Jaish al-Fatah" se trouve au bord de l’implosion et ceci, au grand bonheur de l’axe anti-terroriste : l’armée syrienne et ses alliés poursuivent leurs opérations pour pouvoir biser dans un avenir non lointain le siège des deux cités que sont al-Foua et Kefraya, encerclées depuis près de deux ans par les terroristes.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV