Les médias israéliens refusent de commenter la victoire du Hezbollah à Ersal où la Résistance a presque démantelé le Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda.
Al-Akhbar s’intéresse dans un récent article signé Yahya Dabouq à la bataille d’Ersal et à l’« étrange couverture médiatique » accordée par la presse écrite et orale d’Israël à cet événement :
« Une fois n’est pas la coutume, les médias israéliens refusent de commenter la fulgurante victoire du Hezbollah dans l’Est libanais, sur les hauteurs stratégiques d’Ersal où la Résistance a presque démantelé al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda. Ce silence inhabituel est d’autant plus étrange que la portée de la bataille stratégique d’Ersal dépasse largement le seul Liban et ne manquera pas de se manifester au cours de toute confrontation à venir entre Israël et l’axe de Résistance.
Mais pourquoi ce silence radio côté israélien ? Plusieurs hypothèses : il y a d’abord la menace stratégique que fait peser la défaite des terroristes d’al-Nosra sur les intérêts d’Israël. En qualité de bras exécutant de l’armée israélienne en Syrie et au sud du Liban, la défaite des terroristes qaïdistes d’al-Nosra ne peut que constituer un avertissement : sans les nosratistes, finie l’idée de déstabiliser le sud du Liban ou encore de créer dans le Sud syrien une “Armée de la Syrie du Sud”, l’équivalent de l’armée d’Antoine Lahad qui servait dans les années 70 les intérêts israéliens au Liban.
Le silence israélien pourrait aussi s’expliquer par la nature des combats à Ersal : dans cette région, le Hezbollah se bat vaillamment contre les terroristes takfiristes qui tuent invariablement et indistinctement sunnites, chiites et chrétiens... Le fait d’évoquer ce combat antiterroriste de la Résistance revient à remettre en cause le discours alimenté jusqu’ici par les médias israéliens, lesquels traitent le Hezbollah d’organisation terroriste. Les rares journaux israéliens qui évoquent la bataille d’Ersal insinuent d’ailleurs qu’il s’agit d’affrontements sunnites-chiites. Ces rapports se concentrent surtout sur le “bilan lourd des pertes de la Résistance” sans évidemment parler des pertes dans les rangs terroristes.
Mais le silence israélien peut-il durer définitivement ? Les analystes militaires d’Israël finiront par sortir de leur torpeur, comme cela a été le cas pour la bataille d’Alep. La complexité de cette bataille sur le plan tactique et stratégique a poussé Israël à y revenir. À Ersal aussi, Israël va finir par reconnaître la supériorité du Hezbollah dans des combats asymétriques menés, non pas comme en Syrie en environnement urbain, mais bien au cœur des régions montagneuses. Mais au-delà de tout cela, il y a un rêve qui vient de se briser à Ersal, celui qui voulait liguer le Liban contre le Hezbollah : en dépit des efforts intenses de Tel-Aviv et de ses amis arabes et américains, c’est tout le Liban politique, même les personnalités les plus hostiles à la Résistance, qui a cautionné l’offensive antiterroriste du mouvement de résistance libanais, et ce, au grand dam d’Israël qui perd là un autre atout stratégique.