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Riposte européenne à Washintgton

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secteur de l’énergie européen craint de nouvelles sanctions qui pourraient l’affecter. ©Reuters

Fini le temps où l’Europe n’était qu’un béni-oui-oui : le vote quasi unanime du Congrès en faveur des sanctions contre l’Iran, la Russie et la Corée du Nord a provoqué une profonde colère de Bruxelles, qui, inquiet de voir les sanctions de Washington impacter les entreprises européennes de l’énergie, se mobilise pour riposter. 

La Chambre des représentants (le Parlement américain) vote ce mardi pour adopter de nouvelles mesures de sanctions contre la Russie, visant notamment un secteur jusque-là épargné, puisque stratégique, à savoir le secteur de l’énergie. Le pétrolier français Total vient de signer un gros contrat gazier avec l’Iran et les sanctions le pénaliseraient sans nul doute. Idem pour des projets comme le Turkish Stream ou encore le Nord Stream 2 (un gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne, via la mer Baltique) qui impliquent cinq entreprises européennes, dont le Français Engie, lesquelles entreprises pâtiraient en cas de nouvelles sanctions. Or cette fois, l’Europe entend préparer une réponse à cette manœuvre clairement hostile des Américains. 

Mais l’Europe peut-elle réellement riposter à ces sanctions ? Sputnik revient dans un article sur de possibles représailles que les pays européens pourraient infliger aux mesures coercitives de Washington. En voici un résumé : 

Première option : des concessions accordées aux États-Unis
« La première option, qui avait déjà été utilisée dans le passé dans le cas de sanctions US contre des entreprises non américaines investissant dans le secteur des hydrocarbures en Iran […] : l’Union européenne avait demandé à Washington de prendre l’engagement de ne pas utiliser cette loi pour sanctionner des entreprises européennes en échange d’un certain nombre de concessions européennes. »

Deuxième option : le blocage juridique de ces mesures
« Autre option pour l’Union européenne : le fait d’adopter une législation européenne pour bloquer les mesures américaines. »

Troisième option : la réciprocité des sanctions envers des entreprises américaines
« Troisième option, riposter sous forme de représailles économiques, en disant : si vous sanctionnez des entreprises européennes, nous sanctionnerons de notre côté des entreprises américaines, ce qui suppose évidemment d’adopter l’arsenal législatif permettant légalement à l’Union européenne de sanctionner des entreprises américaines dans certains cas de figure. »

Quatrième option : l’arbitrage de l’OMC 
« Quatrième option […] : saisir l’Organisation mondiale du commerce afin d’obtenir d’elle la nomination d’un panel qui se pencherait sur ce sujet en vue de faire en sorte que l’OMC déclare illégales ces sanctions américaines et autorise l’Union européenne à exercer certaines mesures de représailles. »

Une source diplomatique à Bruxelles révélait ainsi à Sputnik que l’Union européenne pourrait décider de limiter l’accès des entreprises américaines aux crédits des banques européennes. La Commission européenne a prévu de se réunir ce mercredi pour débattre de ces sanctions.

Mais au-delà des modalités de cette riposte, les analystes relèvent l’antagonisme qui oppose désormais l’Europe aux États-Unis et qui se manifeste non seulement dans le dossier russe, mais aussi dans celui lié à l’Iran. L’Union européenne, ou du moins les économies les plus solides au sein de cette Union (Allemagne, France, etc.), commencent à s’interroger sur le bien-fondé des concessions faites aux Américains et surtout au prix que celles-ci leur coûtent... L’Europe a-t-elle enfin pris conscience que ses intérêts résident dans son rapprochement avec les pays du Sud ? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV