Une source proche aux dirigeants de l’Arabie saoudite vient de donner des détails sur la façon dont Mohammed ben Nayef, l’ancien prince héritier, a été démis de ses fonctions le mois dernier.
La source a déclaré à Reuters dans une interview que Mohammed ben Nayef a été écarté par la famille royale « dans l’intérêt supérieur de l’État » parce qu’il était devenu accro à la morphine et à la cocaïne et parce qu’il tombait souvent de sommeil lors d’événements publics depuis qu’il était devenu prince héritier en 2015.
Ben Nayef se serait justifié il y a quelques années auprès du roi Andallah en expliquant que sa dépendance était un héritage d’une tentative d’assassinat perpetrée par al-Qaïda en 2009; accident qui aurait laissé des éclats d’obus dans son corps.
La source a ajouté que Ben Nayef « a beaucoup de respect parmi nous en tant que prince héritier et comme ministre de l’Intérieur, mais il y a des intérêts supérieurs de l’État qui sont bien plus importants que la position sociale ou politique (de Ben Nayef) ».
Reuters n’a pas pu joindre Mohammed ben Nayef. Des sources proches de ce dernier ont affirmé qu'il restait cloîtré dans son palais de Jeddah depuis qu’il avait été démis de ses « fonctions » au mois de juin.
Ces sources ont néanmoins reconnu la dépendance à la morphine de Mohammed ben Nayef tout en soulignant que cette addiction avait servi de prétexte à l'accélération de l’accès au trône de Mohammed ben Salmane, le fils de 32 ans du roi.
La source proche du palais a écarté aussi les rumeurs selon lesquelles le roi se préparerait à abdiquer en faveur de son fils au mois de septembre.
Toujours selon cette source, Mohammed ben Nayef lutte contre la toxicomanie depuis des années, plus précisément depuis la fin du règne du roi Abdallah.
« Le roi Abdallah lui a parlé sérieusement de sa dépendance. Mohammed ben Nayef a confirmé qu’il était accro à cause de la tentative d’assassinat. Il a dit qu’il avait besoin d’utiliser des analgésiques pour soulager la douleur de l’éclat d’obus resté dans son corps. Il a promis au roi Abdallah de mettre fin à sa dépendance et de se soumettre à une surveillance médicale »; a ajouté la source qui a indiqué aussi à Reuters que Mohammed ben Nayef avait voyagé en Suisse à de nombreuses reprises pour s’y faire traiter.