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Raqqa: les kurdes syriens n'avancent pas dans les combats

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'un des combattants des FDS (Forces démocratiques syriennes), aux côtés des forces spéciales US dans le nord de la Syrie. ©AFP

Alors que les Américains ont du mal à faire avancer les combattants kurdes à Raqqa l'armée syrienne, elle avance rapidement vers Deir ez-Zor allant de victoire en victoire dans la banlieue sud-ouest de Raqqa. 

Les données sur le terrain le confirment: à Raqqa, les opérations placées sous le commandement américain n'avancent pas comme prévu, les terroristes de Daech défendent farouchement leurs positions dans cette ville alors que les éléments des Forces démocratiques syriennes (FDS) sont de plus en plus divisées. 
Mais pourquoi cette division? Elle renvoie en effet aux attaques de l'armée turque et de ses mercenaires contre les positions des FDS à Ain Daqna et à Afrin situés dans le nord d'Alep. L'offensive a été repoussée, lundi 17 juillet, laissant des dizaines de morts dans les rangs des Kurdes.  
Cela fait 40 jours que les FDS soutenues par Washington ont lancé leur bataille pour la libération de Raqqa sans qu'elles soient en mesure de remporter des acquis militaires dignes de ce nom et ce, malgré le soutien aérien et terrestre tous azimuts des Américains. Surtout que Raqqa fait partie des villes syriennes de petite taille et des guerriers aussi farouches que les Kurdes auraient dû libérer la ville depuis bien longtemps. Avant de commencer leurs opérations, les commandants kurdes s'étaient donnés 60 jours pour libérer Raqqa des mains de Daech mais c'était compter sans l'intervention turque. Simultanément aux opérations de la libération de Raqqa la Turquie s'en est prise aux regions kurdes du nord d'Alep, ce qui a poussé les Kurdes présents à Raqqa, d'envoyer les troupes à Afrin pour se battre contre les Turcs.

Al Akhbar qui rapporte cette information affirme que les Kurdes font en ce moment pression sur les États-Unis pour qu'ils adoptent une position claire vis-à-vis de l'ingérence turque à Afrin. Les Kurdes demandent aussi à ce que Washington garantisse la vie des civils kurdes d'Afrin pour qu'ils puissent quitter la ville et regagner Raqqa.

Mais les déboires des kurdes n'en restent pas là : les combattants des FDS avaient demandé aux forces "arabes" d'Ahmad Jarba de déplacer leurs positions dans l'est de Raqqa, ce qui a eu un effet négatif sur le cours des opérations. Les pro-Jarba reconnaissent avoir de nettes divergences avec les Kurdes au sujet de la gestion de Raqqa après sa libération des mains de Daech. Les Kurdes exigent le retrait des Arabes de Raqqa une fois cette ville reprise, ce que Jarba rejette d'emblée. Les Américains offriraient en ce moment leur médiation pour résoudre ces divergences. Mais celles-ci sont multiples: il y a quelques jours les forces de Jarba, encerclées par Daech dans l'un des quartiers de Raqqa ont attendu pendant des heures sans que leurs "alliés" kurdes ne leur viennent en aide.

Une autre information fait état de l'arrêt des opérations des Kurdes dans le quartier Yarmouk de Raqqa perdu puis repris à Daech au terme de violents combats de plusieurs heures. Les Américains auraient demandé aux Kurdes de poursuivre le siège de Raqqa malgré toutes ces difficultés et en attendant de nouveaux convois d'armements.

Mais dans le camp de l'armée syrienne et de ses alliés les choses sont nettement différentes.  
Les forces syriennes avancent à grand pas dans le sud-ouest de Raqqa où elles ont libéré trois champs pétrolières d'importance pour arriver aux frontières administratives de la province de Homs, limitrophe de Raqqa. Deir ez-Zor est désormais à la portée des forces syriennes et de leurs alliés. Après avoir reconquis les régions de l'ouest de Jabal al-Bochra situées à la jonction des rifs de Deir ez-Zor et de Raqqa, elles se trouvent désormais dans la banlieue du nord-ouest de Deir ez-Zor à 50 km de la ville elle-même.

Dans la banlieue est de Homs les forces syriennes font marche sur la ville stratégique d'al-Soukhna. Leur tactique est claire: il s'agit de forcer Daech à se retirer d'une zone d'une superficie de 10 000 km² qui inclut à la fois les périphéries de Homs, de Hama et de Raqqa. De cette manière, Daech n'aurait plus de présence qu'à Deir ez-Zor, à rif est de Raqqa, et une partie de la banlieue sud de Hassaké. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV