Interviewé par la chaîne d’information CBN News, le président américain Donald Trump a longuement parlé du voyage de Rex Tillerson en Arabie saoudite, au Koweït et au Qatar et du choix de la destination pour son premier déplacement à l’étranger.
Selon le rédacteur en chef de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, deux points importants ressortent de la longue digression de Donald Trump :
« 1. Le chantage politique de Trump : il a accepté l’invitation du roi Salmane à venir à Riyad, le 20 mai dernier, en échange d’un contrat de vente d’armes américaines évalué à plusieurs centaines de milliards de dollars ainsi que de l’investissement de l’Arabie saoudite aux États-Unis. “Dès que les Saoudiens ont accepté mes conditions, je me suis rendu à Riyad”, a-t-il déclaré.
2. Trump a annoncé que des dizaines de pays se sont proposés pour accueillir la plus grande base militaire américaine à l’étranger, celle d’al-Udeid au Qatar. Le coût de son transfert du Qatar atteint plus d’un milliard de dollars qu’ils devront payer.
Donald Trump a déclaré qu’il ne s’était pas rendu en Arabie saoudite en raison de la place qu’occupait ce pays au sein de l’islam et de son poids politique à l’échelle internationale, mais assurément pour de l’argent. En effet, pour Trump, l’argent n’a vraiment pas d’odeur. De retour à Washington, il s’est enorgueilli d’avoir mis la main sur un pactole de quelque 350 milliards de dollars que Riyad déboursera sur 10 ans pour acheter des armes à Washington.
Au sujet de la base d’al-Udeid, ce ne sont pas des dizaines de pays, mais seulement deux, l’Arabie saoudite et les EAU, qui ont proposé de l’accueillir. Il s’agit des deux principaux membres de la coalition anti-Qatar aptes à financer le déplacement de la base militaire.
En somme, la base d’al-Udeid est mise aux enchères et Trump guette le pays qui mettra les bouchées doubles, étant donné que les réserves de change du Qatar atteignent les 320 milliards alors que celles de Riyad et d’Abu Dhabi comptent 900 milliards de dollars. On ignore lequel de ces pays proposera la plus grosse enchère, mais ce qui est sûr, c’est que tant que Trump régnera à la Maison-Blanche, son chantage politique contre les pays du golfe Persique ne risque pas de faiblir.
Sur fond de crise au Qatar, il n’est pas excessif de dire que si les positions du président américain et de son secrétaire d’État sont contradictoires, c’est sans doute pour mieux faire chanter les pays de la région du golfe Persique et leur “faire la barbe”. Alors que Rex Tillerson a prétendu être parvenu à un accord avec le Qatar qui met un terme à son soutien au terrorisme, Donald Trump déclare à la télévision que ses relations avec cet émirat sont sujettes à une révision, car ses leaders cautionnent le terrorisme. N’est-ce pas là, la démonstration parfaite d’un réel pied de nez aux Arabes ? »