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Un changement de régime en Arabie saoudite n’est pas impossible (Steppling)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier Ben Salmane (Photo d'illustration)

Tasnim News a interrogé John Steppling, écrivain, militant et analyste politique américain résidant en Norvège, sur le conflit des pays du golfe Persique.

Le metteur en scène, écrivain et analyste politique américain John Steppling. ©Huffington Post

« Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est un malade mental et la campagne de dénigrement contre le Qatar n’est que le fruit de la schizophrénie des monarques saoudiens », a estimé John Steppling.

Interrogé sur les raisons exactes qui ont conduit l’Arabie saoudite à mettre au ban le Qatar, accusé de complaisance à l’égard du terrorisme et de Téhéran, il a énuméré deux raisons, la première étant l’inexpérience et le caractère impulsif de Mohammed ben Salmane : « C’est un malade mental qui veut à tout prix voir les effets immédiats de sa prise de pouvoir au sein de la monarchie saoudienne. Il donne ainsi des coups de pouce remarquables à la famille de Trump et à son administration. »  

La deuxième raison de cette initiative collective à l’encontre du Qatar serait, selon lui, l’influence des généraux à la retraite, nommés à des postes clés, dont James Mattis, le secrétaire à la Défense, et le général McMaster, surnommé H.R., le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche.

« Leur point commun : ils sont tous iranophobes. Pourtant, je pense que la CIA s’intéresse davantage à la Russie. L’armée US et la CIA poursuivent les mêmes objectifs mais avec des stratégies différentes. Le financement des groupes terroristes, dont Daech, est dans les mœurs de la CIA, mais l’envoi de militaires et l’intensification des bombardements sont des objectifs de l’armée américaine. Mohammed ben Salmane a senti le danger. Un changement de régime en Arabie saoudite n’est pas impossible, mais en versant des milliards de dollars dans l’industrie de l’armement US, Ben Salmane se sent en sécurité, pour l’instant », a expliqué M. Steppling.

Concernant la réaction de Doha et la formation d’une coalition anti-Riyad à laquelle la Turquie participerait, il a indiqué que « les quatre pays arabes du golfe Persique qui s’en prennent au Qatar exécutent les ordres des États-Unis ou agissent pour leur plaire. Le Qatar agit toujours indépendamment de l’Arabie, il exploite conjointement avec l’Iran le plus grand gisement de gaz naturel du monde, celui de Pars Sud. Peut-être envisage-t-il de vendre le gaz naturel dans une autre devise que le dollar. Je veux dire par là que les États-Unis traversent une crise économique. Leur économie dépend de leurs campagnes militaires et leur déficit budgétaire se creuse de plus en plus. Et il semblerait que l’influence d’Israël sur Trump soit plus grande qu’à l’époque d’Obama. »

« Les politiques de Riyad agissent-elles en faveur de la stabilité régionale ? Et doit-on s’attendre à un conflit militaire suite à l’embargo imposé au Qatar ? » a demandé le journaliste de Tasnim News. « Les Saoudiens ne se soucient guère de la stabilité régionale. Les accusations de soutien au terrorisme portées contre le Qatar découlent d’un genre de folie. Je ne pense pas qu’un conflit militaire aura lieu, à moins que les généraux au sein du Pentagone ou James Mattis en voient la nécessité. C’est l’Iran qui est ciblé. D’où l’offensive de la coalition saoudienne contre le Yémen », a conclu M. Steppling.   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV