Après de rapides victoires militaires de l'armée syrienne sur le champ de bataille ces derniers mois, la presse américaine commence à s'intéresser aux "alliés d'Assad autres que le Hezbollah", les alliés "d'origine afghane".
Cité par The Wall Street Journal, le politologue Joshua Landis estime que le "bataillon Fatemiyoun", composante afghane de l'axe de la Résistance, a joué un rôle de premier plan dans la reprise d'Alep et des localités situées dans la périphérie de la capitale. Chercheur à l'Université de Princeton, Landis estime que la présence des combattants afghans en Syrie fait partie du "projet iranien" que le Corps des Gardiens de la Révolution islamique applique en Syrie. Le bataillon Fatemiyon a été d'abord un régiment mais il s'est démarqué par la bravoure et l'efficacité de ses combattants qui sont désormais répartis en bataillon.
" Ces soldats sont formés et entraînés depuis 2014 par les officiers du CGRI et du Hezbollah. C'est un corps composé de 8 000 à 14 000 combattants dont certains conduisent des chars et manipulent des armes de sniper. Ils se sont essentiellement concentrés à Damas et à Alep mais sont aussi actifs sur le front des combats à Hama, à Lattaquié, à Deir ez-Zor, à Homs, à Palmyre. Ce sont des combattants très motivés qui croient dur comme fer à la justesse de la cause pour laquelle ils combattent ", affirme Landis avant de souligner :"sans la présence du facteur afghan, la prise d'Alep par le régime Assad aurait duré beaucoup plus longtemps".
Le journal note "l'extension de la pensée takfiriste" en Asie centrale avant de préciser : " face aux combattants wahhabites qui font florès en Asie centrale, les combattants des bataillons Fatemiyoun présentent une sorte de contrepoids. C'est à l'appui de ces bataillons qu'Assad compte restituer la souveraineté syrienne sur l'ensemble de la Syrie. Ce sont des bataillons de l'ombre dont l'efficacité reste inconnue".
Le facteur afghan dans la guerre contre le terrorisme s'avère particulièrement important dans la mesure où Daech et d'autres groupes takfiristes s'approchent de leur fin en Syrie et en Irak et que selon de nombreux analystes, l'Afghanistan constituerait la prochaine destination de Daech.