Des enquêtes menées par l'Associated Press et Human Rights Watch (HRW) ont révélé l’existence d’un réseau de prisons secrètes dirigé par les Émirats arabes unis (EAU) dans le sud du Yémen où des centaines de personnes prétendument liées à al-Qaïda ont disparu.
Selon l'agence Tasnim qui se réfère à ces enquêtes, au moins 18 prisons secrètes dans le sud du Yémen sont dirigées directement par les forces émiraties ou par les forces yéménites supervisées par les forces émiraties. Ces prisons se trouvent dans des bases militaires, des ports, des aéroports, des villas et des boîtes de nuit, a poursuivi le rapport.
L’Associated Press a précisé que son rapport se basait sur les témoignages d’anciens prisonniers, de leurs proches et avocats, de militants des droits de l’homme et de responsables militaires yéménites.
Certains anciens prisonniers ont qualifié les méthodes de tortures de « barbares ». Par exemple, les yeux bandés, les prisonniers devaient vivre des semaines dans une poubelle et subissaient des coups et de blessures. Certains des prisonniers étaient brûlés ou subissaient des agressions sexuelles.
Auparavant, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de salut national yéménite, Hicham Charaf Abdallah, avait révélé que la coalition dirigée par l’Arabie saoudite avait créé des prisons comme celles d’Abou Ghraïb et de Guantanamo pour torturer les prisonniers.
« Ce n’est pas tout ! Les agresseurs remettent ces prisonniers aux forces sécuritaires et militaires étrangères ou aux groupes terroristes, ce qui est considéré comme un crime de guerre. Ils suivent l’exemple des crimes commis dans les prisons d’Abou Ghraïb et de Guantanamo », a ajouté Hicham Charaf Abdallah.
L’Arabie saoudite a lancé il y a 3 ans une offensive contre le Yémen, une agression qui a fait jusqu’à présent des milliers de morts et de blessés, détruit les infrastructures, déplacé des millions de personnes et provoqué la propagation de maladies contagieuses et de la famine dans ce pays.