Un analyste politique du Moyen-Orient affirme que le prince héritier saoudien, qui vient d’être destitué par décret royal, et son frère se trouvent en résidence surveillée.
Mohammed Mezouar, journaliste d’origine algérienne chez le quotidien britannique The Independent et analyste des questions politiques du Moyen-Orient, a écrit, ce mercredi 21 juin, sur son compte Twitter, que l’ancien prince héritier de l’Arabie saoudite Mohammed ben Nayef avait été placé en résidence surveillée sur l’ordre du nouveau prince héritier Mohammed ben Salmane.
Dans un autre tweet, Mohammed Mezouar a dit que le frère de Mohammed ben Nayef, Saoud ben Nayef, gouverneur de la province d’ach-Charqiya, avait été également placé en résidence surveillée dans son propre palais, au sud de la ville de Khobar.
Simultanément à la destitution de Mohammed ben Nayef, une pétition, signée il y a six mois, a été publiée sur les réseaux sociaux. Cette pétition avait été signée par les princes saoudiens afin de mettre en garde le roi Salmane contre les conséquences désastreuses d’une telle décision.
Selon le site d’informations libanais al-Ahed, cette pétition a été envoyée, en décembre 2016, par le bureau du prince saoudien Moukrine ben Abdelaziz, ancien prince héritier d’Arabie saoudite. Elle a été signée par 21 princes renommés qui ont catégoriquement dénoncé toute éventuelle décision du roi saoudien de nommer son fils en tant que nouveau prince héritier.
« Nous avons reçu des informations montrant que le prince Mohammed ben Salmane dirige le pays au nom du monarque et que celui-ci poursuivra ses fonctions en tant que Serviteur des Lieux saints », indique le texte de la pétition.
Cette pétition a été signée le 4 décembre 2016 par les princes les plus renommés, dont Tourki ben Fayçal, Walid ben Talal, Mohammed ben Nawaf et Khaled ben Turki.
Pour les observateurs à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane dirige déjà l’Arabie saoudite au lieu de son père, affaibli par la maladie. C’est Mohammed ben Salmane qui avait planifié l’isolement de son cousin Mohammed ben Nayef afin de le priver au fur et à mesure de ses prérogatives et de le remplacer finalement. Dans le cadre de ce plan, Mohammed ben Salmane comptait affaiblir les milieux soutenant son cousin et se donner l’image, auprès de Washington, d’un roi qualifié pour l’avenir de l’Arabie saoudite.