Après avoir observé deux semaines de silence radio vis-à-vis de l’attaque des militaires saoudiens contre le quartier d’al-Massoura à al-Awamiya dans l’est du royaume, l’ONU est sortie de son silence et a réagi. Mais la mort et la persécution des habitants du quartier et la destruction de leurs habitations n’affectent en rien cette instance qui n’a les yeux rivés que sur son aspect archaïque.
Les experts du secteur culturel de l’ONU ont appelé le gouvernement saoudien à mettre fin aussitôt que possible à ses actes visant à détruire le quartier historique d’al-Massoura, vieux de 4 siècles.
Pendant ces 4 à 5 derniers mois, les militaires saoudiens se sont acharnés sur al-Massoura, mettant à feu et à sang ce quartier. Leurs attaques ont coûté la vie à plusieurs habitants et réduit à l’état de ruines leurs habitations. Fermant ses yeux sur les atrocités saoudiennes, l’ONU n’a mis en relief que la dimension historique dudit quartier.
Le quartier d’al-Massoura est celui qui a vu naître le cheikh Nimr Baqer al-Nimr. Ce lieu emblématique est une source d’inspiration pour les contestataires de l’est du royaume.
Alors que la répression contre les habitants d’al-Awamiya et la destruction des habitations, des mosquées et des écoles entrent dans leur troisième semaine, certaines autorités onusiennes ont enfin brisé le silence et appelé l’Arabie saoudite à expliquer les raisons de ces destructions et l’usage d’armes à feu à al-Awamiya.
Le rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Philip Alston, s’est dit inquiet quant à la coupure d’électricité qui dure depuis le 18 mai à al-Awamiya et le refus des responsables saoudiens de voler au secours des habitants assiégés de cette ville.
En avril 2017 l’ONU a adressé une missive au régime saoudien et s’est dite inquiète quant à l’évacuation du village d’al-Massoura et la migration forcée de ses habitants. Mais Riyad fait la sourde oreille à ces requêtes et ces lettres et accentue ses offensives.
Sous le prétexte de lancer un projet de développement dans la région, les responsables saoudiens envisagent de réduire à un tas de ruines les maisons du village d’al-Massoura.
D’autre part, les forces de réaction rapide saoudiennes prétendent que ce village devrait être immédiatement détruit pour faire face à l’insécurité et au terrorisme, car elles estiment que ce lieu est un centre emblématique dont s’inspirent les protestataires.
Quelque 10 à 15 % des Saoudiens sont de confession chiite, qui habitent pour la plupart dans la région d’Ach-Charqiya. Cette province est le plus important centre d’extraction de pétrole en Arabie.
Depuis février 2011, les contestataires saoudiens bravent le régime dans la localité d’Ach-Charqiya notamment à Qatif et à al-Awamiya. Ils réclament la libération de tous les prisonniers politiques, la liberté d’expression, le droit d’organiser des rassemblements et la fin des discriminations.