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Le régime de Manama renouvelle son attaque

Les Bahreïnis tentent de bloquer la route aux véhicules blindés du régime à al-Diraz, le 23 mai 2017. ©Tasnim

24 heures après l'assaut sanglant contre le domicile du cheikh Issa Qassem à al-Diraz, les forces de sécurité bahreïnies ont attaqué des maisons aux alentours.

Al Manar qui rapporte cette information en exclusivité confirme la descente des dizaines de policiers dans des maisons qui entourent le domicile du leader des chiites bahreïnis, arrêté dans des conditions brutales, le mardi 23 mai.

Les forces sécuritaires s'en sont prises aux partisans du cheikh Qassem qui observaient un sit-in devant sa maison avant d'ouvrir le feu sur la foule. Un dernier bilan fait état de 5 morts. Le ministère bahreïni de l'Intérieur confirme quant à lui l'arrestation de 300 personnes. 

Alors que les blessés dont le nombre s'élève à plus de 100 personnes n'ont pas accès aux hôpitaux, on craint une multiplication du nombre des victimes. Selon Al-Manar, un autre protestataire a été tué par asphyxie mercredi à al-Juffair, dans la banlieue de Manara, après que la police a tiré des grenades de gaz lacrymogène sur les manifestants.   

Le 21 mai, un tribunal à Bahreïn a condamné le cheikh Issa Qassem à un an de prison avec sursis et à une lourde amende de plusieurs milliers de dollars. 

Selon l'agence de presse irakienne Al Sumaria, des centaines d'Irakiens ont manifesté mercredi devant l'ambassade bahreïnie dans le quartier d'al-Mansour de Bagdad. Cette manifestation organisée en soutien au peuple bahreïni avait été demandé par le chef du courant sadriste, le religieux Moqtada Sadr. Les manifestants qui brandissaient des slogans contre le régime sanguinaire de Manama ont demandé à ce que le siège armé de Diraz prenne fin. 

La manifestation de soutien au cheikh Qassem à Bagdad, le 24 mai 2017. ©alsumaria.

Aucune information n'a été publiée sur l'état de santé du leader des chiites de Bahreïn qui constituent la majorité de la population de ce pays. Les craintes sont très vives de voir le religieux de 80 ans connaître le même sort que ses pairs nigérians et saoudiens.

Le leader des chiites nigérians, Cheikh Ibrahim Zakzaki, se trouve depuis plus d'un an en prison en dépit d'un verdict prononcé par la justice en faveur de sa libération. Le village à majorité chiite de Zaria où vivaient Zakzaky et ses disciples a fait l'objet d'une violente descente de l'armée nigériane en décembre 2016. Trois des fils de Zakzaky ont été tués tout comme des centaines de ses disciples. 

La manifestation en soutien au cheikh Zakzaky au Nigeria, en novembre 2016. ©Al Alam

La minorité chiite d'Arabie saoudite a elle aussi perdu son leader, le défunt Cheikh Nimr Bagher al-Nimr, exécuté le 2 janvier 2016 par le régime des Ale Saoud.

La province de l'est saoudien où vit la population chiite est depuis 15 jours le théâtre de l'attaque de l'armée saoudienne qui entend, à renfort de blindés et de roquettes, en détruire toutes les maisons. Riyad a d'ailleurs pleinement apporté son soutien à Manama après l'arrestation et la détention du cheikh Qassem. 

Le cheikh Bagher al-Nimr, leader des chiites saoudiens, exécuté le 2 janvier 2016. (Photo d'archives)

Cette recrudescence de violence confessionnelle fait suite à la visite du président Trump en Arabie saoudite où il a qualifié l'Iran d'être "à l'origine du terrorisme", déclaration applaudie par le roi Salmane qui en a rajouté en exigeant la création d'une Otan composée de 34.000 soldats, non pas pour combattre Israël mais bien pour faire face à l'Iran. 

Pour de nombreux analystes, Trump n'a fait que promettre monts et merveilles aux Saoudiens dont la coalition anti-iranienne a pris un premier coup, après les propos tenus ce mercredi par l’émir du Qatar en soutien à l’Iran et au Hezbollah.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV