A peine 48 heures après la fin de la visite de Donald Trump en Arabie saoudite, la coalition anti-iranienne qui a coûté 480 milliards de dollars à la caisse du trône saoudien est menacé d'éclatement.
La confusion la plus totale règne depuis mercredi matin sur la sphère médiatique régionale: le Qatar aurait convoqué ses ambassadeurs en poste en Arabie saoudite, au Koweït, à Bahreïn, aux Émirats et en Égypte. L'information a été reprise par la chaîne saoudienne Al Arabiya et a provoqué la réaction du ministre qatari des Affaires étrangères qui l'a démentie.
Aux Émirats arabes unis, la chaîne qatarie Al Jazeera a été victime des hackers et ses émissions ont été interrompues. Le vent anti-qatari a soufflé sur le bassin sud du golfe Persique peu après la publication des propos tenus par l'émir du Qatar sur " l'insanité qu'il y a, à persister dans les hostilités face à l'Iran ".
L'émir qatari aurait fait part de la volonté de Doha de "coopérer avec ses voisins" pour "ramener la paix et la stabilité dans la région" avant de souligner que son pays voulait entretenir à la fois de bonnes relations avec l'Iran et les États-Unis.
Tamim ben Hamad al Thani aurait qualifié le Hezbollah de "mouvement de résistance", allant ainsi à rebours de la position officielle de Riyad qui voit à travers la Résistance, la seule organisation arabe à avoir militairement vaincu Israël, "une organisation terroriste". Il aurait aussi défendu la présence des troupes américaines sur son sol, présence qui "garantirait la sécurité qatarie contre les convoitises de certains de ses voisins". Pour les analystes, c'est à Riyad et ses litiges territoriaux avec le Qatar que Tamim Ben Hamad Al Thani aurait fait allusion.
L'émir qatari n'a pas non plus évité d'évoquer les "déboires domestiques" du président américain qui a mis les pieds dans les plats en se rapprochant trop de la Russie, façon pour Tamim de remettre en cause la réelle portée du soutien que Washington est prêt à apporter à Riyad, dans le cadre d'une possible confrontation militaire avec l'Iran.
La fronde du Qatar intervient 48 heures après la fin de la visite de Donald Trump en Arabie saoudite, pays où le président américain a été accueilli comme un roi et où il a fait de très "bonnes affaires" en signant des contrats d'une valeur totale de 480 milliards de dollars.