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Nuit de terreur à Bahreïn: 5 morts, 300 arrestations

La police a tiré des grenades de gaz toxique sur la foule des manifestants à al-Diraz, à l'ouest de Manama, capitale de Bahreïn, le 23 mai 2017. ©twitter

L'assaut lancé le 23 mai contre le domicile du leader spirituel des chiites de Bahreïn, Cheikh Issa Qassem, dans le quartier d'al-Diraz dans l'ouest de Manama, s'est soldé par la mort de cinq civils bahreïnis.

Des centaines de Bahreïnis observaient un sit-in devant la maison du cheikh, âgé de 80 ans, au moment de l'attaque. 

Des dizaines d'effectifs de sécurité ont bouclé la maison avant de donner l'assaut et d'ouvrir le feu sur la foule. Selon le site Miraat Al-Bahrain, le bilan des blessés dont le régime de Manama empêche l'évacuation dans les hôpitaux, s'élève à des centaines de personnes.

Dans la foulée de l'assaut de mardi, la connexion internet a été coupée à al-Diraz, façon d'empêcher les habitants d'informer le monde de ce qui se passe à Bahreïn. 

Manifestation contre le régime de Manama, le 23 mai 2017, à Sitra. ©Twitter 

Dans la soirée de mardi, le ministère bahreïni de l'Intérieur a confirmé la détention du cheikh Qassem ainsi que l'arrestation de près de 300 personnes.

Dans une tentative de fuite en avant, le ministre prétend avoir attaqué le domicile du cheikh Qassem car "des terroristes y prenaient refuge". Cette version des faits n'a pas convaincu; Human Rights Watch a dénoncé le régime des Al-e Khalifa à titre de facteur "déstabilisateur" qui "pratique la violence systématique" à Bahreïn. HRW établit dans son communiqué un lien de cause à effet entre cette attaque et la rencontre du président américain Donald Trump et le roi de Bahreïn.

  

La détention du leader de la majorité chiite de Bahreïn qui n'a cessé de prôner l'opposition pacifique aux politiques discriminatoires des Al-e Khalifa, a embrasé le petit royaume. Toute la nuit de mardi à mercredi, les échauffourées se sont poursuivies entre policiers et manifestants. A Sitra et dans le secteur de Barbara, des manifestations ont été réprimées par les policiers qui tiraient sur la foule à balle réelle ou à coup de grenade de gaz toxique. 

Au chapitre des condamnations, le porte-parole d'Ansarallah du Yémen,  Mohamed Abdessalam, a mis en garde contre les conséquences particulièrement "dangereuses" de la détention de Cheikh Qassem et de la répression sanglante des Bahreïnis. " Les bahreïnis ont le droit de défendre leur dignité ", a affirmé Abdessalam. 

En Irak, une vaste manifestation est attendue ce mercredi devant l'ambassade de Bahreïn à Bagdad. Cette manifestation fera suite à l'appel de Moqtada al-Sadr, chef du courant sadriste. 

Le Hezbollah libanais met lui aussi en garde contre toute atteinte à la vie de Cheikh Qassem qui "pourrait avoir des conséquences imprévisibles". 

Rassemblement devant l'ambassade de Bahreïn à Londres, le 23 mai 2017. ©Twitter
La manifestation à al-Diraz, le 23 mai 2017©Twitter 
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SOURCE: FRENCH PRESS TV