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Le feu vert de Washington et de Riyad à l'arrestation du cheikh Issa Qassem

Certaines sources diplomatiques font part du feu vert de Washington à l'arrestation du cheikh Issa Qassem, leader des chiites de Bahreïn. ©Mashregh

Simultanément à l’attaque des forces de sécurité et des commandos du régime bahreïni contre la localité d’al-Diraz et à l’encerclement du domicile du cheikh Issa Qassem, certaines sources diplomatiques font part du feu vert des États-Unis et de Riyad à son arrestation.

La chaîne al-Mayadeen a rapporté dans un flash info que Riyad et Washington ont donné leur feu vert à l’arrestation du cheikh Issa Qassem, leader religieux des chiites de Bahreïn.

Les forces de sécurité du régime ont tiré des balles contenant une charge toxique sur la foule réunie autour de la maison du cheikh Issa Qassem. Au moins deux personnes ont été tuées et plus d’une centaine ont été blessées par ces balles fabriquées généralement par la Grande-Bretagne et Israël et qui avaient largement été utilisées auparavant par les militaires israéliens contre les Palestiniens dans la mosquée Al-Aqsa. Les forces du régime ont empêché les secours aux blessés.

De même, le site d’information Mashregh News rapporte également que l’attaque contre le domicile du cheikh Qassem s’est effectuée en utilisant plusieurs véhicules blindés qui ont pénétré à l’intérieur de la maison. Des sources locales disent même que des centaines de jeunes Bahreïnis ont été blessés à proximité du domicile du cheikh. Or, les forces du régime ont bloqué toutes les voies conduisant à la localité d’al-Diraz, empêchant des centaines de jeunes chiites d’y arriver pour défendre leur leader religieux.

Les forces du régime de Manama soutenues par des militaires saoudiens ont cassé la porte d’entrée de la maison du cheikh Qassem et arrêté toutes les personnes qui y étaient présentes. Les témoins oculaires disent que l’état de santé du cheikh Qassem était mauvais, ajoutant que les forces de sécurité se sont vues obligées d’appeler des ambulances afin de le transférer à l’hôpital.

Une erreur stratégique

Des analystes politiques disent que ce qui est en train de se produire à Bahreïn relève d’une erreur stratégique commise par le gouvernement. Apparemment, Manama ne connaît pas bien la véritable place de la source d’imitation et des oulémas chiites auprès du peuple. Le gouvernement bahreïni se faisait l’illusion que le cheikh Issa Qassem, sous les pressions intensifiées, finirait par accepter l’exil volontaire, pour se sauver voire créer une sorte de l’opposition avec les Bahreïnis de la diaspora, probablement dans un pays de la région. Ce qui aurait pu fournir le prétexte à Manama de prétendre que la révolution de Bahreïn est dépendante envers les étrangers.

Mais tous ces calculs sont tombés à l’eau avec la résistance et le dévouement du peuple et du cheikh Issa Qassem, pour que régime au pouvoir se trouve face à une nouvelle crise. Le régime bahreïni croyait qu’avec le temps, le peuple réduirait son appui et ses sit-in devant la maison du cheikh Issa Qassem.

Le verdict de la Cour de Bahreïn contre le cheikh Qassem a en fait réuni dans un même camp tous les opposants au régime, de différents courants ou penchants politiques qui l’ont tous condamné, dénonçant unanimement un verdict injuste.

Par ailleurs, recourir au levier de pression pour réprimer les protestations populaires entraîne parfois un résultat inverse, en amenant dans la rue les gens qui ne sont pas habitués des contestations de rue. En plus, le régime bahreïni ne pourrait pas attendre à davantage d’appui des alliés occidentaux. Certes, ces derniers laissent passer sous silence médiatique l’actualité sur les crimes du régime de Manama, mais l’expérience des soulèvements populaires dans d’autres pays arabes montre qu’ils sont bel et bien capables de lâcher leurs alliés, si nécessaire.

Un tribunal de Manama a condamné, dimanche 21 mai, le cheikh Issa Qassem à un an de prison avec sursis assortie de la confiscation des fonds collectés à des fins caritatives, sous fausse accusation de blanchiment d’argent. Alors que les protestations populaires se poursuivaient depuis plusieurs mois à Bahreïn contre le régime et en signe d’appui au leader spirituel des chiites, déchu d’ailleurs de sa nationalité par le gouvernement, les forces du régime au pouvoir ont attaqué ce mardi le domicile du cheikh, faisant plusieurs morts et blessés.

Évidemment, les oulémas de Bahreïn ont réagi à ces événements. L’un des oulémas, Abdullah al-Gharifi, a émis une fatwa, en ce sens que les gens doivent rester dans la rue, pour défendre la religion.

Dans le même temps, l’Association d’action islamique de Bahreïn (Amal) a annoncé que le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa al-Khalifa, serait responsable de la moindre atteinte à la personne de l’Ayatollah Issa Qassem.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV