Emmanuel Macron s'impose face à Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle 2017, avec 66,06% contre 33,94%, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur.
Le résultat de l'élection présidentielle 2017 a été dévoilé. Emmanuel Macron sera le prochain président de la République. Selon des résultats du ministère de l'Intérieur sur 100% des inscrits reçus, il obtient 66,06% des suffrages contre 33,94% pour Marine Le Pen.
Le prochain président de la République prendra le pouvoir au plus tard le 14 mai, date de la fin de mandat officielle de François Hollande. La passation de pouvoirs devrait justement avoir lieu dimanche prochain.
Marine Le Pen a pris la parole immédiatement après l'annonce du résultat de l'élection. Elle a estimé que "les Français avaient fait le choix de la continuité". Elle a surtout esquissé la fin du Front national pour les législatives. "Le FN doit lui aussi se renouveler afin d’être à la hauteur de cette opportunité", a-t-elle déclaré.
Emmanuel Macron s'est exprimé à son tour depuis son QG vers 21 heures. Dans un discours solennel, le président élu s'est adressé aux citoyens français, leur promettant de défendre "la France, ses intérêts vitaux, son image, son histoire", mais aussi "l’Europe". "Le renouvellement, la moralisation s’imposera dès demain", a-t-il continué, assurant qu'il ne se laissera "arrêter par aucun obstacle".
Le président élu est ensuite monté sur scène devant la pyramide du Louvre, pour un discours plus exalté devant ses supporters, vers 23 heures. Mesurant la difficulté de la tâche qui l'attend, il a promis de se battre "contre le mensonge, l’immobilisme pour faciliter la vie de chacun". "Je ressemblerai et je réconcilierai, car je veux l’unité de notre peuple et de notre pays", a-t-il ajouté.
"À l’issue d’une longue confrontation démocratique, vous avez donné votre confiance. Rien n’était écrit, je veux vous dire merci. Merci du fond du cœur. [...] Je mettrai tout mon soin et mon énergie pour être digne de votre confiance. [...] Je veux ce soir adresser un salut républicain a mon adversaire. Je sais la colère, l’anxiété, les doutes que certains d’entre vous ont exprimés. [...] Bien des difficultés nous ont affaiblis depuis trop longtemps. Je veux ce soir adresser un salut républicain à mon adversaire, madame Le Pen. Je sais les divisions de notre nation qui ont conduit certains à des votes extrêmes. Je les respecte. Il est de ma responsabilité de les entendre. [...] Je défendrai la France, ses intérêts vitaux, son image, son histoire [...] Je défendrai l’Europe. La France sera attentive à la paix, à l’équilibre des puissances, aux engagements pris en matière de réchauffement climatique. Une nouvelle page de notre longue histoire s’ouvre ce soir". Les prochaines élections législatives doivent donner au président élu, Emmanuel Macron, en mai 2017 la majorité nécessaire pour gouverner le pays. Car si c'est bien l'élection du chef de l'État au suffrage universel qui structure l'organisation de la vie politique française, ce sont les élections législatives qui confèrent à l'exécutif et au gouvernement les moyens de réformer le pays une fois que la confiance des députés de la Nation a été exprimée. Après les résultats de la présidentielle 2017, ce scrutin permettra donc aux citoyens français d'élire au suffrage universel direct leurs députés, le représentant de leur circonscription, chargé durant son mandat de voter les lois après en avoir débattu au sein de l'Assemblée nationale. Le contexte de ces élections demeure particulièrement tendu, car depuis l'élection de François Hollande à l'Élysée, les rapports de force politiques ont évolué pour atteindre d'abord une forme incontestable de tripartition de l'échiquier politique. L'opposition au président socialiste ne s'est pas réduite aux contestations de la droite républicaine, elle s'est aussi et surtout fait entendre par l'intermédiaire du Front national, qui est parvenu à s'implanter localement lors des élections régionales et des élections départementales. En quelques mois, par ailleurs, a émergé une nouvelle offre politique, qui s'est manifestée avec la campagne (et la victoire) d'Emmanuel Macron. C'est donc 4 blocs politiques qui se font face dans ces élections législatives : la gauche - divisée entre le PS, EELV et la France insoumise ; le centre social-libéral d'Emmanuel Macron ; la droite de François Fillon et l'extrême droite. 4 blocs qui représentent peu ou prou entre 20 et 25% de l'électorat. Voilà qui promet des élections législatives aux multiples candidats, qui devraient faire apparaître de nombreuses triangulaires, avec diverses forces en présence selon les régions.
Pierre de Brague, analyste politique et Luc Michel, géopoliticien nous donnent plus d'explications à ce sujet.