Selon l’ancien président afghan Hamid Karzaï, le Pakistan est le bastion du terrorisme et les États-Unis cherchent à prolonger leur présence en Afghanistan sous couvert de la lutte contre le terrorisme.
Hamid Karzaï a déclaré qu’il travaillerait pour rendre le terrain propice à la présence et à la coopération d’importants pays comme la Russie, la Chine, l’Inde et l’Iran dans le processus de paix dans son pays.
Il s’est dit sceptique quant à l’efficacité de la stratégie des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme en Afghanistan : « 15 ans après l’intervention militaire des États-Unis en Afghanistan qui était censée éradiquer le terrorisme, les Afghans paient toujours le tribut lourd de cette guerre. »
Cette intervention « n’a apporté aucun acquis dans la lutte contre le terrorisme ; les Afghans et le processus de paix en ont été les victimes », a-t-il déploré.
« Nous aurons besoin de l’instauration de la paix dans le pays pour vaincre le terrorisme », a-t-il poursuivi.
Il a lancé une mise en garde contre toute concurrence entre les États-Unis et la Russie en Afghanistan avant de préciser : « Les États-Unis considèrent l’Afghanistan comme leur allié alors qu’ils y ont largué leurs puissantes bombes sur les civils. »
Selon l’ancien président afghan, les décisions hâtives de Trump et l’usage de « The Mother of All Bombs » (la mère de toutes les bombes) sous prétexte de la lutte contre Daech, sont une vraie source de préoccupation pour les Afghans.
« Il n’existe aucun lien entre la réunion de Moscou et le largage de cette bombe en Afghanistan, mais les Afghans ont envie de connaître la source de l’extrémisme dans leur pays et les filiales qui soutiennent le terrorisme », a déclaré M. Karzaï.
« Le terrorisme, a-t-il martelé, est en train de s’étendre dangereusement en Afghanistan et Washington devrait faire preuve de sa bonne volonté et lutter contre ce fléau. »
« Les États-Unis savent bien que les repaires des terroristes se trouvent au Pakistan. La poursuite de la guerre sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, renforce notre scepticisme sur la sincérité de ce pays », a-t-il conclu.