Vendredi 28 avril, Israël a eu le droit à une vague de condamnations venue de Moscou qui n'est pas de si bonne augure : le Kremlin puis le ministère russe des AE ont dénoncé les tirs de missiles israéliens contre l'aéroport international de Damas qui se sont fait au nom de " lutte contre le trafic d'armes en faveur du Hezbollah". Les réservoirs de carburant de l'aéroport que les missiles d'Israël ont visés ne contenaient pas d'armes, ont fait remarquer les officiels russes. Toujours est-il que la frappe israélienne censée clouer au sol les avions en partance de Damas n'a eu strictement aucun effet sur le trafic aérien. Au contraire, elle a réconforté Damas dans sa demande formulée à l'encontre de Moscou, celle qui consiste à doter la Syrie d'un système de défense antiaérienne ultra-sophistiqué.
C'est dans ce sens que le régime israélien a tenu à se lancer dans une ridicule fuite en avant. Le représentant d’Israël auprès des Nations unies a accusé, dans une lettre datée du vendredi 28 avril, le Hezbollah du transfert d’armes vers le Liban.
Deux jours après l’attaque de l’armée israélienne contre une localité près de l’aéroport de Damas, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU a rédigé une lettre à l'adresse du Conseil de sécurité, en accusant le Hezbollah libanais du transfert d’armes. Danny Danon accuse le Hezbollah de s’être livré au transfert d’armes vers le Liban et de les avoir installées dans les villages du sud du pays, « au contraire des résolutions du Conseil de sécurité ». L'intéressé ne se donne évidemment aucun mal pour étayer son allégation à l'appui des preuves.
Danny Danon a qualifié le Hezbollah de « force par procuration de l’Iran » et reproché au gouvernement libanais de permettre au Hezbollah de se renforcer de plus en plus. L'ambassadeur a ignoré les agissements israéliens sur les frontières du Liban et surtout au Golan occupé ainsi que l'occupation d'une partie du territoire libanais par l'armée israélienne, les fameuses fermes de Chebaa.
Israël a pris pour cible, jeudi 27 avril, une localité, près de l’aéroport international de Damas, en Syrie. Revendiquant implicitement cette attaque, Tel-Aviv a tenté de suggérer que la cible serait un dépôt d’armes du Hezbollah, ce qu'aucune source syrienne n'a confirmé.
"Israël joue avec le feu "
Depuis le début de la crise en Syrie, le régime israélien a, à maintes reprises, violé les lois internationales et la souveraineté nationale de la Syrie, en attaquant diverses régions de ce pays. Cependant, l’Organisation des Nations unies a toujours refusé de condamner ces attaques. Ce qui incite, on le veuille ou pas, la Syrie et ses alliés à penser de plus en plus à une riposte.
Dans la foulée, le secrétaire général de la Conférence internationale pour le soutien à l’Intifada palestinienne, l’Iranien Hossein Amirabdollahian, a dénoncé les frappes israéliennes contre la Syrie, ajoutant que Tel-Aviv n’avait pas une bonne conception des impacts qui pourrait avoir sa propension à « jouer avec le feu » en Syrie.
« Israël dit vouloir combattre le Hezbollah en Syrie mais ce prétexte est loin de justifier la violation des lois internationales. Le Hezbollah défend, de toute sa force, la sécurité du Liban face au terrorisme takfiriste et au sionisme (via sa présence en Syrie) », a indiqué Hossein Amirabdollahian.
Il a souligné que de nouveaux agissements d’Israël visaient à donner un coup de main aux terroristes et à rendre le terrain propice à la partition de la Syrie, objectif qu'Israël suit depuis les années 80.
Le Hezbollah n'a pas encore réagi à la récente attaque israélienne contre l'aéroport de Damas.