Une information très importante fait depuis jeudi matin le tour du monde : une forte explosion a eu lieu à l’aube dans l’aéroport international de Damas. Des sources pro et anti-Résistance ont avancé différentes versions de l’événement.
Pour Reuters, ce sont des entrepôts d’armes de la Syrie et potentiellement du Hezbollah qui auraient été visés, et ce, à cinq reprises. Quant à Al-Mayadeen ou encore Al-Manar, ce sont pour eux des réservoirs de carburant qui auraient été pris pour cible provoquant une très forte explosion. Certaines sources parlent de l’explosion d’un tronçon de gazoduc alimentant la centrale électrique de la ville de Damas.
Toujours est-il que c’est la première fois que des frappes israéliennes contre le territoire syrien sont rapportées dans des versions aussi différentes.
Alors que Reuters publiait l’information faisant part des raids israéliens contre les stocks d’armes qu’abriterait l’aéroport de Damas, le ministre israélien du Renseignement, Yisrael Katz, affirmait au journaliste de cette même agence que « l’explosion » en question allait « dans le sens des intérêts d’Israël ». Katz s’est toutefois refusé à reconnaître la responsabilité israélienne dans ce que Reuters qualifie de raids, choisissant de rester « opaque » sur le sujet.
Le ministre a repris ensuite l’éternelle antienne israélienne qui justifie au nom de la « lutte contre le Hezbollah et l’Iran », les agressions terrestres et aériennes commises au mépris de la souveraineté syrienne et du droit international.
L’attaque contre l’aéroport international de Damas vient d’avoir lieu au lendemain d’une conférence sécuritaire d’une extrême importance tenue à Moscou (MCIS 2017). Elle a mobilisé 85 pays, y compris Israël. Les membres de l’OTAN n’avaient pas été invités.
La conférence a servi d’occasion pour prouver l’alliance très solide qui existe désormais entre la Russie d’une part et l’axe de la Résistance de l’autre, notamment en Syrie. Alors que le ministre israélien des Affaires militaires Avigdor Lieberman criait à l’exclusion de l’Iran et du Hezbollah de Syrie, Moscou a réitéré son soutien à cette présence « totalement justifiée », parce qu’« exigée par le gouvernement légitime syrien ».
Plus tôt dans la journée, le ministère russe des Affaires étrangères a dû riposter avec la même fermeté au ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir qui, de passage à Moscou, a poussé le bouchon très loin en réclamant que « l’Iran et le Hezbollah n’aient aucune place dans le monde ! »
Lavrov a raisonné le ministre excité, lui rappelant que la présence de l’Iran et du Hezbollah en Syrie répondait, comme celle de la Russie, à la demande de Damas et que toutes deux étaient justifiées.
Les analystes politiques rapportent, par ailleurs, un climat assez mitigé lors des entretiens du ministre russe de la Défense avec son homologue israélien.
Passé les formalités protocolaires qui insistent sur « la nécessité de coordonner les efforts contre le terrorisme », les deux hommes ont été loin d’afficher un front uni : les terroristes, d’après Tel-Aviv, sont ceux qui se battent aux côtés de Moscou contre les extrémistes qui cherchent à démembrer la Syrie et à en faire autant avec l’Iran, l’Irak, la Russie, voire, si l’occasion se présente, avec la Chine. Des divergences auraient opposé Sergueï Choïgou et Avigdor Lieberman autour de ce qui est de la coordination des opérations militaires dans le ciel syrien.
Aux dernières nouvelles, ce seraient les missiles israéliens qui auraient visé l’aéroport de Damas, signe qu’Israël a toujours peur d’envoyer ses chasseurs dans le ciel syrien. Et puis, les réservoirs de carburant ne valent peut-être pas assez pour que les S-300 soient activés à des fins d’interception.