Un seul coup d’œil suffit pour voir la nouvelle ère arriver en Arabie saoudite ; une ère marquée par la monopolisation du pouvoir au sein de la dynastie des Al Saoud.
Le quotidien Rai al-Youm a publié mardi 25 avril un article à propos du récent remaniement au sein du cabinet saoudien.
« Face à toutes les critiques dont elles font l’objet, les autorités saoudiennes tentent de s’acquitter, à tout prix, de la théorie d’une monopolisation du pouvoir au détriment des fils d’Abdallah ben Abdelaziz Al-Saoud, ancien roi d’Arabie. Elles se défendent même en rappelant que 36 postes d’État sont toujours occupés par les proches d’Abdelaziz, écrit Rai al-Youm. Mohammed, Abdelaziz et Khaled ben Salmane viennent d’être désignés respectivement vice-prince héritier, ministre de l’Energie et ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington. Alors qu’Ahmed ben Fahd ben Salmane, l’un des petits-fils du roi, a été nommé gouverneur adjoint d’Ach-Charqiya. »
Le quotidien en arabe qui paraît à Londres a indiqué que le récent remaniement serait marqué par des destitutions et des nominations, prévues préalablement par le roi saoudien.
Rai al-Youm fait part des nouvelles décisions économiques du monarque saoudien : « Toutes les décisions que prend le roi saoudien, toutes les personnes qu’il destitue et toutes les nominations auxquelles il se livre, conduisent les observateurs politiques à cette conclusion que les fils du roi Salmane voient, au fur et à mesure, leur position se renforcer alors que les prérogatives des enfants de Nayef ben Abdelaziz Al Saoud, demi-frère du roi Salmane, se restreignent. »
Pour d’aucuns, la mise en place d’un conseil de sécurité nationale dont les pouvoirs dépendent de la Cour royale, signifie visiblement la restriction des prérogatives de Mohammed ben Nayef, prince héritier et ministre de l’Intérieur, au profit de son successeur Mohammed ben Salmane.
D’autre part, la nomination d’Ahmed ben Fahd ben Salmane au poste de gouverneur adjoint d’Ach-Charqiya, une région pétrolifère de l’Arabie saoudite, laisse présager une proche restriction des prérogatives du gouverneur de la région, Mohammed ben Fahd ben Abdelaziz Al-Saoud dont la destitution est probable.
Sur le plan économique, il existe des documents montrant que la décision du gouvernement saoudien de reprendre le paiement des primes aux fonctionnaires vise à rendre le terrain propice à l’augmentation des prix et des impôts.
Rai al-Youm s’est ensuite attardé sur la crise sévissant au Yémen, indiquant que le paiement de deux mois de salaires supplémentaires aux mercenaires pro-Riyad, opérant au Yémen, trahissait l’absence d’une solution diplomatique à cette crise.
« D’autre part, la nomination d’un général chevronné au poste du commandant de la Force terrestre laisse deviner une escalade de violence sur les fronts de combat au Yémen. »
Selon Rai al-Youm, « d’autres évolutions inattendues se produiront d’ici quelques jours d’autant plus que toutes les hypothèses font part du début d’une nouvelle ère en Arabie saoudite ».
« Au cas où les analyses prévoyant la restriction des prérogatives de certains membres de la dynastie saoudienne et la monopolisation du pouvoir par les enfants du roi Salmane seraient concrétisées, pourrait éclater un conflit interne opposant les membres de la dynastie », indique le quotidien.