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Les dessous de la fin de "Bouclier de l'Euphrate"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Turquie a annoncé le 30 mars 2017 la fin de son offensive " Bouclier de l'Euphrate" en Syrie sans préciser la date du retrait de ses troupes. ©AFP

À peine 24 heures après l'annonce de la fin officielle de l'offensive turque contre le nord de la Syrie, "Bouclier de l'Euphrate" qu'Ankara a qualifié de " réussie", le ministère turc de la Défense n'a pas écarté une nouvelle intervention militaire en Syrie.

" Si les menaces contre la Turquie se poursuivent, nous n'écarterons pas le recours à une nouvelle opération militaire", affirme le ministre turc de la Défense nationale, Fikri Isık.

Dans la foulée de l'annonce de la fin officielle de "Bouclier de l'Euphrate", des milieux politiques et médiatiques s'interrogeaient si oui ou non la Turquie finissait par retirer ses troupes du nord de la Syrie. " La fin officielle de notre offensive ne signifie pas forcément le retrait de l'armée turque du sol syrien. Au cas où notre sécurité se trouverait menacée, Ankara n'hésiterait pas un seul instant à intervenir militairement en Syrie", a-t-il dit.

Ces propos cadrent mal avec ceux tenus mercredi soir par le Premier ministre turc, Binali Yildrim qui tout en annonçant la fin de " Bouclier de l'Euphrate" au bout de sept mois, avait affirmé que toute " nouvelle offensive contre la Syrie se déroulerait sous une nouvelle appellation et suivant de nouvelles modalités"

 

Les forces turques envahissent le nord de la Syrie en août 2016 (Archives)

La Turquie a lancé une offensive d'envergure en août 2016 contre le nord de la Syrie après une série d'attentats sanglants dans les villes du sud de la Turquie qu'elle a attribuée aux "séparatistes du PKK". L'objectif invoqué par Ankara a été le suivant : écarter la menace de Daech et du PKK de ses frontières méridionales. Impliqué à fond dans le plan de démembrement de la Syrie depuis 2011 aux côtés des États-Unis et leurs alliés arabes, Ankara cherchait en réalité sa part et voulait créer une "zone tampon" de 5000 km² comprenant les villes de Jarablus, d'Al Bab et de Manbij. Un accord russo-kurde a empêché la Turquie d'aller jusqu'au bout de ce projet bien que la nouvelle administration US se dise favorable à la création des zones sécurisées en Syrie.

Russia Today fait publier un article où il analyse les vraies motivations qui ont poussé Ankara à annoncer la fin de ses opérations militaires dans le nord de la Syrie. Cette annonce n'est pas d'une part sans rapport avec le référendum sur la Constitution en Turquie, référendum censé changer le régime parlementaire en un régime présidentiel et sur quoi a largement misé Erdogan pour devenir un président à vie. En quête de voix supplémentaires, Erdogan pourrait se faire valoir aux yeux de l'opinion turque en affirmant avoir accompli "une action militaire anti-Assad dans le nord de la Syrie".

D'autre part, selon les analystes russes interrogés par Russia Today, cette annonce est en lien direct avec la visite du secrétaire d'État, Rex Tillerson en Turquie. De toute évidence, les États-Unis ne sont pas prêts à renoncer à leur soutien aux Kurdes. La menace d'un retrait de la Turquie de la Syrie est la menace turque vis-à-vis des Américains.. De cette manière, ils espèrent pouvoir tempérer le soutien US aux Kurdes. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV